vendredi 19 avril 2024

Les USA confrontés à un manque de volontaires pour devenir pilotes…de drones

Drone pilote

Les besoins en pilotes de drones augmentent plus rapidement que ce que l’armée de l’Air américaine est capable de former, un problème dû notamment au manque de volontaires pour cette spécialité, constate un colonel de l’Air Force dans une étude. Dans ce rapport rédigé pour le compte de la Brookings Institution, un centre de réflexion de Washington, le colonel Bradley Hoagland explique le problème par des perspectives de promotion moindres pour les pilotes de drones par rapport aux autres pilotes « traditionnels » et des « exigences opérationnelles » éprouvantes depuis une dizaine d’années. 

En 2012, l’Air Force était censée entraîner 1.129 nouveaux pilotes « traditionnels » et 150 pilotes amenés à diriger depuis le sol les Predators, Reapers et autres Global Hawk. Le quota a été rempli pour les premiers mais seuls 82% des postes ont été pourvus pour les seconds « par manque de volontaires », déplore l’auteur.

L’armée de l’Air comptait fin 2012 1.300 pilotes de drones, comptant pour 8,5% de l’ensemble du corps des pilotes, contre 3,3% quatre ans plus tôt. Elle disposait alors de 152 Predators, 96 Reapers et 23 Global Hawk, pour un total de 61 « patrouilles de combat » (CAPs), selon un rapport du Pentagone.

La « patrouille de combat » constitue l’unité de mesure pour s’assurer d’une couverture 24 heures sur 24, sept jours sur sept d’une zone donnée par un drone. Il faut en général 3 ou 4 drones pour cela. « Le rythme de croissance des patrouilles de combat est plus rapide que la capacité de l’Air Force à former les personnels », dénonce le colonel Hoagland. Un des facteurs est un taux d’échec lors de la formation initiale « trois fois supérieur » à celui d’un pilote classique, un tiers des apprentis pilotes de drones abandonnant ou étant rejetés. Un autre est le rythme des opérations depuis plus d’une décennie. Il ne laisse pas de temps aux pilotes de drones pour se former à d’autres spécialités ou pour pouvoir monter en grade, ce qui donne le sentiment que piloter les drones mène sur une voie de garage, ajoute l’auteur.

Ces derniers ont ainsi un taux de promotion au rang de major (commandant) de 13% inférieur à celui des autres officiers. La plus faible progression dans la hiérarchie s’explique également selon lui par un « manque de reconnaissance » pour des pilotes qui « sont perçus comme ne risquant pas leur vie en pilotant leur appareil depuis le Nevada à 11.000 kilomètres » du terrain.

La tentative du Pentagone en février de créer une médaille saluant les « réalisations extraordinaires » des pilotes de drones était un « pas dans la bonne direction » vers davantage de reconnaissance, juge le colonel Hoagland. Mais deux mois plus tard, face à l’irritation provoquée chez les associations de vétérans qui dénonçaient une décoration pour des militaires ne mettant pas leur vie en jeu, le Pentagone a fait machine arrière.

Source du texte : LE FIGARO

Stéphane GAUDIN
Stéphane GAUDINhttp://www.theatrum-belli.com/
Créateur et directeur du site THEATRUM BELLI depuis 2006. Chevalier de l'Ordre National du Mérite. Officier de réserve citoyenne Terre depuis 2018 (LCL), rattaché au 35e régiment d'artillerie parachutiste de Tarbes. Officier de réserve citoyenne Marine de 2012 à 2018 (CC). Membre du conseil d'administration de l'association AD AUGUSTA et de l'Amicale du 35e RAP.
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