jeudi 25 avril 2024

Le nouveau visage des jeunes djihadistes

Pour un spécialiste du terrorisme islamiste, ils sont « d’une banalité à faire peur » et un policier lâche, fataliste, qu’il « n’existe guère de parade contre ce phénomène ». Pour la seule Île-de-France, plusieurs dizaines de jeunes islamistes sont signalés chaque année par leurs familles, leurs professeurs ou leurs employeurs, qui les voient se métamorphoser en quelques semaines ou quelques mois. En France, mais aussi en Europe, des Pays-Bas au Danemark, certains plongent dans la violence.

Jeunes et nés en Europe

Ces jeunes fanatiques basculent parfois dès l’adolescence après être nés dans le pays où leurs parents ont immigré ou avoir grandi sur place. La grande majorité jouit de la nationalité de leur pays de résidence par la naissance ou par naturalisation. Les convertis ne sont également pas rares. Les jeunes islamistes du groupe dit « des Buttes-Chaumont« , démantelé par la DST l’an dernier, étaient âgés de 18 à 20 ans. Ceux d’une autre bande installée en Seine-Saint-Denis avaient tous une petite vingtaine d’années. Arrêtée au Danemark, le mois dernier, une cellule ­regroupait des membres âgés d’à peine 17 ans et un autre noyau radical démantelé en octobre 2005, toujours au Danemark, était constitué de « militants » de 16 à 22 ans.

Des fanatiques autodidactes

Les islamistes suivaient jusqu’à présent un « parcours du combattant » connu avec des points de rassemblement (mosquées londoniennes, associations, activités militantes…). Les nouveaux fanatiques constituent des communautés autarciques, se radicalisent seuls et très rapidement, grâce notamment à Internet, sans beaucoup de signes avant-coureurs. Le seul élément exploitable, pour les services de renseignements, demeure le gourou, le « référent religieux« , qui manipule ces jeunes et les font basculer. En France, ce furent Farid Benyettou pour le groupe des Buttes-Chaumont ; au Danemark, des jeunes connus sous les surnoms de « petit imam » ou « d’ayatollah« . Certains groupes sont en contact avec des référents étrangers, en Arabie saoudite par exemple, via Internet.

Un terrorisme artisanal

Beaucoup de ces jeunes se contentent de devenir des islamistes radicaux en perfectionnant leur connaissance de l’arabe ou de l’islam. D’autres choisissent la voie du djihad en partant vers l’Irak. Certains enfin veulent frapper au coeur de leur pays. Avec, dans ces deux derniers cas, une absence de contacts avec des organisations terroristes et une absence de moyens. C’est avec leurs propres économies que les jeunes des Buttes-Chaumont payaient leurs billets d’avion vers Damas pour s’engager en Irak ou que ceux du Danemark achetaient des composants entrant dans la composition d’explosifs. Aux Pays-Bas, un étudiant islamiste a été repéré alors qu’il préparait des bombes à partir de recettes trouvées sur Internet.

Source : FIGARO.FR

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