vendredi 29 mars 2024

CHRONICORUM BELLI du 5 juin

5 juin 774 : prise de Pavie (actuelle Italie).

Après la victoire, Charlemagne se fit déclarer Rex Langobardorum (Roi des Lombards) et allait désormais être appelé roi des Francs et des Lombards. Il s’alliait de près avec l’Église à titre de protecteur. En reconnaissant l’autorité temporelle du pape sur l’Italie centrale, il jeta les bases de la puissance pontificale au Moyen Âge.

Le déclin du royaume de Lombardie avait été rapide, et les changements amenés en Italie par la conquête franque furent importants. Nombre de Francs occupèrent des postes de pouvoir et d’autorité en Italie, mais de nombreux Lombards, désireux de faire la paix avec Charles, conservèrent leurs postes.

Comme Paul K. Davis l’écrit, « La défaite et la destruction postérieure de la monarchie lombarde débarrassèrent Rome de la menace la plus persistante à la sécurité du pape, ce qui jeta les bases du Saint Empire romain ».


5 juin 1625 : la ville de Bréda se rend aux tercios du général Ambrogio Spinola.

Ambrogio Spinola.

En 1565 a été signé à Bréda un Compromis qui est l’acte d’association des provinces insurgées contre les Espagnols. Durant la guerre de Quatre-Vingts Ans, Bréda a changé de mains plusieurs fois. En 1577, Guillaume d’Orange, baron de Bréda, et les Hollandais reprirent en main la ville après un siège de deux mois et le paiement de leur solde aux soldats allemands au service du roi d’Espagne. En 1581, grâce à une complicité intérieure, les Espagnols commandés par Claude de Berlaymont, pénétrèrent dans la ville et s’en emparèrent après une sévère bataille suivie d’une mise à sac. Le , une action audacieuse a permis aux troupes anglo-hollandaises de reprendre le contrôle de la cité. 70 soldats hollandais menés par Charles de Héraugière ont réussi à s’introduire dans la ville, cachés dans une embarcation et ont mis en fuite les 600 soldats de la garnison, capturant la ville sans subir une seule perte.

Les Espagnols reprirent la ville à l’issue du siège de Bréda qui a eu lieu sous le règne de Philippe IV d’Espagne. Le siège débuta le  et dura plus de 9 mois, la ville ne se rendant que le .

La reddition de Bréda, aussi appelé « Les Lances », par Vélasquez.

5 juin 1856 : création des fusiliers marins.

Un décret du ministère de la marine et des colonies instaure la spécialité de fusilier marin. Le Bataillon des apprentis fusiliers s’implante à Lorient et deviendra l’Ecole des fusiliers marins où elle se trouve toujours aujourd’hui (sauf de 1945 à 1962 au centre Siroco près d’Alger). L’école forme aussi les fusiliers marins commandos, créés quant à eux durant la Seconde Guerre mondiale par le capitaine Philippe Kieffer (1er bataillon de fusiliers marins commandos).

Fusilier marin 2


5 juin 1912 : débarquement américain à Cuba.

En vertu de l’amendement Platt (voté en 1901), le Congrès américain se réserve le droit d’ingérence à Cuba (officiellement jusqu’en 1934) étant donné les très nombreux intérêts économiques qui s’y trouvent. En mai 1912, le président Gomez (favorable aux USA) est menacé par le parti des indépendants d’Estenoz (soutenu par l’ambassadeur français), ce qui provoque l’intervention des US Marines depuis Guantanamo mais aussi depuis les USA. 


5 juin 1925 : le poste du Djebel el Biban tombe (Maroc).

Pendant la guerre du Rif, le sergent Bernez-Cambot résiste 51 jours aux assauts de 2000 hommes d’Abd el Krim. Déjà cité à deux reprises par le maréchal Lyautey, Bernez-Cambot s’illustre une dernière fois à la tête de sa compagnie de tirailleurs. Il a été fait chevalier de la Légion d’honneur et une promotion de l’ENSOA porte son nom.

Né le 19 juillet 1901 à Pau, François Bernez-Cambot passe sa jeunesse à Livron, humble village des Basses-Pyrénées entre Pau et Lourdes. Il est le troisième d’une famille de quatre enfants.

En 1920, à l’âge de 19 ans, il s’engage pour cinq ans dans les Troupes Coloniales. Il rejoint alors le 4e Régiment d’Infanterie Coloniale à Toulon, avant d’être désigné pour le Levant où sa conduite au feu lui vaut d’être nommé caporal. Son séjour achevé, il est affecté au 14e Régiment de Tirailleurs Sénégalais à Mont-de-Marsan. Ses remarquables qualités foncières et son aptitude au commandement lui permettent de se placer bien vite parmi les meilleurs gradés du régiment, et il voit ses mérites récompensés le 1er mai 1924 par une nomination au grade de sergent.

En octobre de la même année, Bernez-Cambot est désigné pour servir au Maroc où la dissidence des tribus berbères du Rif dirigées par Abd el-Krim s’est singulièrement durcie depuis la défaite espagnole d’Anoual et menace désormais les postes du Maroc français. Affecté à la 8e compagnie du 1er Régiment de Tirailleurs Sénégalais, il est désigné pour prendre le commandement d’un poste isolé au sommet du djebel el-Bibane, à 60 kilomètres au nord de Fès. Il a sous ses ordres 2 gradés européens et 25 tirailleurs.

Le 12 avril 1925, à l’approche d’une importante harka rifaine, les approvisionnements sont complétés et les défenses renforcées. Le 16, le poste est encerclé. De l’observatoire de Trafant, où il est lui-même assiégé, son capitaine suit impuissant la lutte qui chaque jour oppose les défenseurs aux guerriers rifains déchaînés et de plus en plus nombreux. 17 jours plus tard, le 3 mai, le sergent rend compte qu’il est blessé, et que le moral de ses hommes est excellent.

Le lendemain, alors que les tirs et les attaques contre le poste s’intensifient, un groupe mobile aux ordres du général Colombat tente de ravitailler Bibane : arrêté par un feu meurtrier il doit se replier.

Le 13 mai, alors que le siège dure depuis 27 jours, le général Colombat parvient enfin à forcer le passage. Il trouve une garnison qui se présente impeccablement. Il lui apporte munitions et vivres.

Le sergent Bernez-Cambot est blessé de deux balles. Le général veut l’évacuer : il refuse et les tirailleurs sénégalais rapatriables demandent expressément à rester avec leur chef. La cohésion est d’autant plus forte, le moral d’autant plus magnifique que depuis plus de 8 jours tous les hommes sont rationnés à un quart de litre d’eau par jour et à une maigre ration de nourriture.

Le poste voisin de Dar Rémik ayant été replié sur celui de Bibane, la garnison comprend désormais, outre son chef, 2 sergents, 5 soldats européens et 48 gradés et tirailleurs. Le 25 mai, le groupe mobile, mission accomplie, se replie. Le soir même, le poste, de nouveau isolé, subit une violente attaque.

Les jours suivants, au prix de lourdes pertes, les Rifains déferlent en masse sur les défenses avancées de Bibane. Leurs assauts se brisent sur l’âpre défense remarquablement animée par le jeune sergent.

Le 5 juin, au 51e jour de siège, Bibane subit dès l’aube un bombardement intense. À partir de midi, les assauts se succèdent ; une fois encore les Rifains refluent sous le feu meurtrier des derniers défenseurs.

À 14 heures, Bernez-Cambot rend compte par message optique : « Poste fichu — Adieu ». Mais les postes voisins, impuissants, constatent que Bibane résiste toujours. À travers les fumées des explosions, ils voient encore flotter les trois couleurs. Et c’est seulement à 16 heures que le dernier obus est tiré et qu’une horde de plus de 2 000 Rifains submerge le poste et massacre la garnison.

Lorsqu’en septembre suivant, la première unité de tirailleurs marocains pénètre dans le poste reconquis, un spectacle d’une grandeur tragique s’offre aux yeux des arrivants : tous les cadavres des héroïques défenseurs gisent à leur poste de combat, laissés par les Rifains à l’endroit même où ils avaient lutté jusqu’à la mort.

La Croix de la Légion d’Honneur à titre posthume et une citation à l’ordre de l’Armée sont venues rendre un dernier hommage à ce jeune sous-officier digne des plus pures traditions militaires, « qui avait su faire passer dans l’âme de ses hommes l’énergie indomptable qui l’animait ».

À Livron, dans son Béarn natal, un monument inauguré en 1927 perpétue la mémoire de l’héroïque défenseur du poste de Bibane qui repose, au cimetière du village, aux côtés de ses deux frères aînés morts pour la France durant la Grande Guerre.


5 juin 1940 : début de l’opération Fall Rot pendant la Bataille de France, la Wehrmacht avance vers le sud / de Gaulle est nommé sous-secrétaire d’Etat à la Défense.

L’attaque allemande reprend sur la Somme et l’Aisne. Daladier quittant le gouvernement, le colonel De Gaulle vient d’être promu général de brigade à titre temporaire et est nommé sous-secrétaire d’Etat à la guerre par Paul Reynaud. Il quitte alors la 4e DCr (division cuirassée) qu’il commandait depuis 1 mois.


5 juin 1944 : largage des parachutistes sur les arrières ennemis (Normandie).

Les 5 000 navires de l’opération Neptune se groupent sur leur base de départ dans la Manche alors que la houle et le mauvais temps rendent impensable une opération de débarquement. Dans la nuit, les 82e et 101e divisions aéroportées américaines ainsi que la 6e division aéroportée britannique sont larguées en Normandie. Malgré une préparation minutieuse, la plupart des mises à terre (parachutes ou planeurs) s’effectuent avec une grande marge d’erreur. On estime à 50% les pertes subies par ces précurseurs lors de la seule nuit précédant le débarquement (casse à l’atterrissage, accrochages avec l’ennemi, noyades…). Malgré tout, l’action de ces parachutistes contribue à immobiliser loin des plages une grande partie des troupes locales et à semer la confusion chez l’ennemi.


5 juin 1967 : guerre des Six-jours.

Devançant une probable attaque de ses voisins, l’Etat d’Israël anéantit en une journée l’armée de l’air égyptienne avant de déclencher une offensive terrestre jusqu’au canal de Suez. Basculant son effort, Tsahal conduit la même attaque foudroyante contre la Syrie, la Jordanie et le Liban, et atteint ses objectifs (dont le contrôle de Jérusalem et du plateau du Golan) en 6 jours.


5 juin 1975 : réouverture du canal de Suez (Egypte). Le président Sadate inaugure le canal fermé depuis 8 ans pour cause de guerre (des Six-jours) puis de travaux de déminage. La France a participé au déminage à travers l’opération DECAN.

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