vendredi 29 mars 2024

HISTOIRE : Chronique culturelle du 29 mai


29 mai 1176 :  la Ligue lombarde défait le Saint-Empire à la bataille de Legnano.

Cet affrontement joua un rôle crucial dans la guerre que menait le Saint-Empire romain germanique afin d’affirmer son pouvoir sur les communes de l’Italie septentrionale qui avaient mis de côté leurs rivalités pour s’unir dans la Ligue lombarde, sous l’égide du pape Alexandre III. L’empereur Frédéric Barberousse chercha à employer la force pour soumettre les communes et fut vaincu par les troupes lombardes qui firent bon usage de la topographie du terrain et de leurs piques contre une armée composée presque exclusivement de cavaliers. Cette bataille est fréquemment érigée en symbole par la Ligue du Nord.


29 mai 1418 : prise de Paris par les troupes de Jean sans Peur.

Grâce à la trahison d’un certain Perrinet Leclerc et au soutien des artisans et des universitaires, Paris est livrée à Jean de Villiers de L’Isle-Adam, capitaine d’une troupe de partisans du duc de Bourgogne. Le  suivant, les Armagnacs sont massacrés par le peuple de Paris. Le comte Bernard VII fut l’une des victimes. À nouveau maître de Paris et de la personne du roi, Jean sans Peur voit toutefois lui échapper le Dauphin, partisan armagnac. Alors que le roi d’Angleterre entreprend la conquête de la Normandie, les troupes royales et bourguignonnes ne peuvent s’aventurer à le contrer, par peur d’une reprise de la capitale par les Armagnacs. Il devient donc impérieux pour le duc de Bourgogne et ses partisans de négocier un rapprochement avec les partisans du Dauphin. Ces derniers finissent par accepter, afin d’éviter une possible alliance anglo-bourguignonne. Plusieurs rencontres vont donc être organisées.

Jean sans Peur

29 mai 1453 : chute de Constantinople.

Le sultan Mehmet II, s’empare de la capitale de l’Empire byzantin après plusieurs semaines de siège (depuis le 6 avril). Il fait construire des forts le long des détroits de Bosphore et des Dardanelles afin de priver la ville de ravitaillement. Il bombarde les remparts de la ville avec le plus gros canon jamais construit jusqu’alors (les boulets pèsent 500 kg !). Après plusieurs assauts infructueux, une attaque maritime et terrestre finit par livrer la ville aux Janissaires de Mehmet II. La population est massacrée (4 000 morts civils, 50 000 prisonniers). Constantin XI, le dernier empereur byzantin, héritier de l’Empire Romain d’orient, meurt en lançant une contre-attaque vouée à l’échec. 


29 mai 1692 : bataille de Barfleur (Côtes normandes).

Pour acquérir le contrôle de la Manche dans le cadre d’un futur débarquement en Angleterre, Louis XIV se laisse convaincre par ses conseillers d’attaquer la flotte anglo-hollandaise. Le vice-amiral de Tourville, contraint par le ministre Pontchartrain, rencontre la flotte ennemie au large du Cotentin et bien qu’en infériorité numérique très nette (1 pour 2) et contre toute attente, inflige à l’ennemi des pertes très importantes. C’est l’une des plus belles batailles navales françaises, y compris de l’avis ennemi. Malheureusement, La Hougue suit Barfleur. En effet, quelques jours plus tard (du 1er au 3 juin), une partie de la flotte française, immobilisée suite aux dommages subis et donc incapable de rallier Brest ou Saint Malo, mouille à la Hougue pour réparer. Elle est incendiée par les Anglais qui viennent venger l’affront de Barfleur en s’en prenant aux navires en panne (15 navires).

Lire Les 600 plus grandes batailles navales de l’histoire – Yves Le Moing.

Bataille de Barfleur, par Ludolf Bakhuizen

29 mai 1847 : Mort du maréchal Emmanuel de Grouchy

Il participe à la plupart des campagnes de Napoléon Ier et son nom est attaché à la dernière bataille de l’Empereur, à Waterloo, car la troupe qu’il commandait n’est pas arrivée à temps pour permettre de renverser le cours de la bataille. Il s’exile ensuite six ans aux Etats-Unis et revient en France où les rois qui se succèdent le rétablissent progressivement dans ses droits.


29 mai 1918 : Fin de la bataille de Sardarapat (Campagne du Caucase) débutée le 21 mai

La campagne du Caucase est le théâtre d’opération du Caucase dans le cadre du front du Moyen-Orient durant la Première Guerre mondiale. Elle opposa l’Empire ottoman à l’Empire russe puis la République démocratique d’Azerbaïdjan, la République démocratique d’Arménie, la République de Caspienne centrale et le Royaume-Uni participèrent à ce conflit. La campagne du Caucase s’étendit du Caucase à l’Anatolie orientale jusqu’à Trabzon, Bitlis, Muş et Van. La flotte russe se déploya dans la région de la mer Noire contrôlée par l’Empire ottoman.

Le 23 février 1917 ( dans le calendrier grégorien), l’avancée russe fut stoppée par la révolution russe et par la suite l’armée russe du Caucase en pleine désintégration fut remplacée par les forces armées de l’Arménie nouvellement créée comprenant les volontaires et les irréguliers arméniens. En 1918, la région vit également la création de la République de Caspienne centrale et de la République démocratique d’Arménie, ainsi que l’arrivée d’une armée alliée du nom de Dunsterforce (composée de troupes d’élite issues des fronts de Mésopotamie et de l’ouest. L’Empire ottoman et l’Allemagne s’affrontèrent à Batoumi lors de l’arrivée de l’expédition allemande dans le Caucase, dont la mission principale était de sécuriser les champs de pétrole.

Le , la signature du traité de Brest-Litovsk mit fin aux hostilités entre l’Empire ottoman et la Russie, et le , l’Empire ottoman signa le traité de Batoumi avec l’Arménie. Cependant, il resta en guerre avec la République de Caspienne centrale, l’Arménie orientale ayant fait sécession, et avec la Dunsterforce de l’Empire britannique jusqu’à l’armistice de Moudros signé le .

La bataille de Sardarapat n’est pas seulement vue comme arrêtant la progression de l’envahisseur turc mais surtout comme ayant empêché l’anéantissement de la nation arménienne.

Brigade de volontaires arméniens avant le combat.

29 mai 1958 : Mort au combat du lieutenant-colonel Pierre JEANPIERRE, nom de code « Soleil » (1er REP – Légion étrangère)

Engagé au 131e régiment d’infanterie comme homme du rang, il prépare et réussit le concours d’officier et est nommé sous-lieutenant en 1937 au 1er régiment étranger (Légion étrangère), puis lieutenant en . En 1939, il est au Levant avec le 6e régiment étranger.

Après la campagne de Syrie-Liban, il refuse de rejoindre les rangs des FFL et retourne dans les rangs de la Légion étrangère à Marseille. De là, il gagne la Résistance (réseau Vengeance du mouvement « Ceux de la Libération ») sous le nom de Jardin, lors de l’invasion de la zone libre. En 1944, il est fait prisonnier et interné au camp de Mauthausen. Souffrant d’une pleurésie, affaibli et amaigri, il est libéré par les Alliés en .

À la fin de la guerre, il se porte volontaire pour servir au sein des unités parachutistes de la Légion. Le chef de bataillon Pierre Segrétain, formant en Algérie, le 1er BEP, se souvient d’un officier qu’il a connu au Levant, le capitaine Jeanpierre, et lui demande d’être son adjoint. Sous les ordres de Segrétain, le BEP et Jeanpierre rejoignent l’Indochine en 1948. En 1950, lors de l’évacuation de Cao Bằng par la RC4, sous les ordres du colonel Lepage, le 1er BEP saute sur That Khé le pour renforcer la colonne Charton, partie de Lạng Sơn. Les légionnaires sont poursuivis par 30 000 soldats de Giap. Les rares survivants de la nuit de fusillade à Coc-Xa retrouvent ceux de la colonne Charton. Alors que le commandant Segrétain est grièvement blessé, que le bataillon est décimé, Jeanpierre décide de rejoindre That Khé. Il franchit les lignes d’embuscades Vietminh, emmenant une dizaine de légionnaires, avec des éléments du 3e Tabor marocain commandés par le sous-lieutenant Beucler.

Rapatrié en Algérie, il repart pour l’Indochine en 1954 après la chute du camp retranché de Điện Biên Phủ. Il prend alors le commandement du 1er bataillon étranger de parachutistes. Lorsque cette unité prend l’appellation de « régiment », il cède sa place au colonel Brothier, à qui il succédera en 1957, au retour de l’expédition de Suez.

Sous son commandement, le régiment livre la bataille d’Alger. Il fut blessé par des éclats de grenade lancée par Yacef Saadi, chef de la Zone autonome d’Alger, peu avant son arrestation. Il enchaîne les succès dans la bataille des Frontières face aux combattants de l’ALN. Dans l’après-midi du , dans la région de Guelma, alors que le 1er REP accroche une katiba de l’ALN sur les pentes du djebel Mermera, l’hélicoptère Alouette II depuis lequel il commande son régiment est abattu ; son indicatif radio étant « Soleil », le transmetteur annonce à la radio la terrible sentence : « Soleil est mort ». Le régiment est frappé de stupeur. Le , un suprême hommage lui est rendu à Guelma puis des obsèques religieuses sont célébrées en la cathédrale de Nevers. Le colonel Pierre-Paul Jeanpierre repose désormais au « carré Légion » du cimetière de Puyloubier.

Ce chef de guerre, vétéran de plusieurs conflits, était craint en raison de sa dureté et de son exigence au combat, faisant parfois passer le bilan des opérations avant la vie de ses légionnaires. Toutefois, il était admiré de ses hommes. Son portrait est exposé parmi ceux des plus prestigieux officiers de la Légion dans la salle honneur du musée de la Légion étrangère à Camp Major à Aubagne.

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