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2 septembre -31 : bataille d’Actium (au large de la Grèce).
La bataille d’Actium est une grande bataille navale qui se déroule dans le cadre de la dernière Guerre civile de la République romaine, qui suit l’assassinat de Jules César. Elle se produit près d’Actium, sur la côte occidentale de la Grèce, dans le golfe Ambracique, au nord de l’île de Leucade.
La bataille met aux prises les forces des deux principaux triumvirs : Octave (également connu, plus tard, sous le nom d’Auguste), fils adoptif de Jules César, et Marc Antoine allié à Cléopâtre. Elle voit la victoire d’Octave et d’Agrippa (qui commande alors la flotte) et la retraite définitive en Égypte de ses adversaires, marquant la fin des opérations militaires de la dernière guerre civile de la République romaine.
Par son ampleur et ses conséquences, la bataille d’Actium est généralement considérée par les historiens comme l’une des batailles navales les plus importantes de l’histoire, notamment du fait de l’importante propagande augustéenne autour de cette victoire.
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Les relations entre Marc Antoine et Octave s’enveniment à partir de -38 et malgré le renouvellement du second triumvirat au pacte de Tarente, l’affrontement apparaît de plus en plus inévitable. Après la défaite de Sextus Pompée lors de la bataille de Nauloque, les conditions sont réunies pour que les deux hommes s’affrontent sans obstacle. Octave cherche alors à abattre politiquement Marc Antoine qui jouit d’une grande popularité auprès du peuple et du Sénat. Mais le triomphe égyptien d’Antoine en -35 et la désignation de Ptolémée XV Césarion comme roi des rois accentuent les craintes du jeune César, qui y voit une contestation de son adoption et de sa filiation. Césarion est de fait le seul fils biologique de César, et il pourrait à terme réclamer son héritage paternel. Aussi Octave s’emploie à dénigrer publiquement Marc-Antoine par tous les moyens et attaque surtout Cléopâtre, l’Égyptienne, dont il affirme qu’elle use de ses charmes sur Antoine, l’obligeant à des abandons qu’Octave estime désastreux pour Rome.
Dans le même temps, Octave insiste auprès du peuple romain sur l’échec de la campagne menée par Antoine contre les Parthes. L’échec est coûteux et il l’oppose sciemment à ses réussites illyriennes.
En -33, Octave revêt le consulat pour une journée, et profite de sa présence au sénat pour désavouer publiquement la reconnaissance par Cléopâtre de Césarion comme fils de César. Entre -33 et -32, Octave fait prêter un serment de fidélité à l’Italie et à l’Occident, pendant qu’Antoine rassemble de nombreuses troupes à Éphèse et envoie ses actes au Sénat pour se justifier de sa campagne orientale, pour faire face à la virulence de la propagande octavienne. La plupart des accusations auxquelles Antoine fait face sont réelles mais forgées à dessein et servent à gagner par la communication l’opinion publique romaine ; elles sont pour beaucoup à l’origine de la « légende noire » de Cléopâtre chez nombre d’auteurs antiques comme Sénèque et Pline l’Ancien. Cléopâtre est rendue responsable de la guerre et la propagande d’Octave n’hésite pas à affirmer qu’elle souhaite régner sur Rome. Une partie du sénat rejoint le triumvir à Éphèse, qui se déplace ensuite à Athènes, d’où il prononce son divorce d’avec Octavie, la sœur d’Octave. La rupture est consommée et Antoine est déchu pour l’année -31 du consulat pour lequel il était désigné et la guerre est déclarée à l’Égypte ptolémaïque de Cléopâtre VII, et non directement à Antoine. Octave rend public le testament d’Antoine et les donations d’Alexandrie, montrant au peuple et au sénat que ce dernier a cessé d’être un Romain et qu’il souhaite offrir à Cléopâtre et à leurs enfants une large partie des provinces orientales de l’empire. C’est le début de la dernière Guerre civile de la République romaine qui passe, aux yeux des Romains, nourris par le discours d’Octave et malgré les subsides envoyées d’Égypte en Italie pour renverser l’opinion, pour une guerre juste, menée pour la défense de la liberté contre un ennemi étranger, un apatride qui cherchait à livrer l’Italie et l’Occident romain à une reine orientale.
Le rituel de déclaration de guerre n’est d’ailleurs pas totalement respecté : la tradition voulait qu’on fasse parvenir les récriminations du peuple romain au peuple ennemi par le biais des fétiaux. Ici, aucune ambassade ne fut envoyée en Égypte.
Entre -35 et -33, Octave avait mené une grande campagne en Illyrie et en Dalmatie, dans le cadre de cette lutte pour le pouvoir. Il entendait par là assurer un pont permanent entre Italie péninsulaire — Gaule cisalpine — péninsule balkanique. Cette opération fut par ailleurs décisive dans la formation des provinces de Pannonie et de Dalmatie. Il profite de cette conquête pour forger son prestige militaire personnel et occuper ses troupes dont l’inactivité s’était avérée périlleuse en Sicile, contre Sextus Pompée. Octavien profite de cette victoire pour ainsi montrer au Sénat et au peuple qu’il est capable de défendre l’Italie contre les incursions dalmato-illyriennes, qu’il dispose d’une vraie stratégie et qu’il peut par son commandement agrandir le territoire de Rome, et non pas uniquement vaincre en guerre civile. Ces victoires permettent par ailleurs à Octavien de disposer ses troupes terrestres à la limite du domaine de compétence de Marc-Antoine, sans avoir à passer par une traversée risquée de l’Adriatique avec ses légions.
Antoine contrôle la Grèce méridionale mais reste tributaire du ravitaillement provenant d’Égypte et de Syrie et songe peut-être un temps à passer à l’offensive en attaquant l’Italie. À la fin de l’hiver -32/-31, il est cependant toujours à Athènes avec Cléopâtre et la majeure partie de ses troupes terrestres tandis que le gros de sa flotte est dans le golfe d’Ambracie. Il établit ensuite son quartier général à Patras, et fort de sa supériorité numérique, avec notamment près de 700 navires, et de ses réserves de provision, il cherche peut-être à attirer Octave dans les Balkans pour l’isoler de l’Italie et le vaincre plus facilement. Il étire ses lignes entre Corcyre et le sud du Péloponnèse, mais voit ses positions méridionales contestées.
Vipsanius Agrippa, le général d’Octave, est en effet à la tête de la flotte partie de Sicile, et s’emploie à rompre le lien entre l’escadre principale d’Antoine dans le golfe d’Ambracie et la Méditerranée orientale, notamment l’Égypte. Il inflige un certain nombre de défaites successives aux lieutenants d’Antoine. Agrippa s’empare de Méthone au sud, coupant le ravitaillement d’Antoine, puis de Corcyre au nord, permettant le débarquement de l’armée d’Octavien sur la côte épirote et assurant la liaison avec l’Italie.
Antoine s’est laissé surprendre. En effet, il ne réagit que lorsque l’armée d’Octavien a pratiquement atteint le golfe d’Ambracie. De Patras, il se porte au-devant de l’armée adverse et lui interdit d’aller plus loin que le golfe. De son côté, Agrippa continue sa tactique navale de harcèlement isolant Antoine de ses arrières, la flotte de celui-ci, bloquée dans le golfe d’Ambracie, ne pouvant plus recevoir de renforts.
Peu de temps après, le golfe de Corinthe tombe aux mains d’Agrippa, fragilisant encore la position d’Antoine. Ce dernier cherche alors à engager une bataille terrestre contre Octavien, qui reste prudemment dans son camp au nord du golfe. Plusieurs personnages de l’état-major d’Antoine font alors défection. Antoine tente de desserrer l’étreinte navale autour de ses positions. Caius Sosius remporte alors une petite victoire sur une escadre octavienne bloquant la sortie du golfe mais Agrippa survient à temps et bat lourdement Sosius, qui se retire après de lourdes pertes. La stratégie d’Agrippa a placé Antoine dans une situation difficile, enfermé dans le golfe d’Ambracie et soumis à un blocus maritime très efficace. Au début du mois d’août, Agrippa fait sa jonction avec Octavien. Antoine établit son camp sur la position surélevée de Mikhalitzi, au nord d’Actium.
Les forces d’Antoine : Ses seules forces terrestres, selon Plutarque, comptent « dix-neuf légions », pour partie incomplètes, pour un total de 75 000 hommes, auxquels il faut rajouter 12 000 cavaliers. Il faut y ajouter environ 25 000 troupes légères fournies par les alliés d’Antoine. En effet, des deux côtés, mais surtout du côté d’Antoine, participent des peuples alliés-clients des Romains (des Juifs, des Pontiques, des Maures, etc.) avec éventuellement leur roi à leur tête (Bocchus de Maurétanie y était, mais pas Hérode 1er le Grand). Antoine a par ailleurs recruté à tour de bras en Galatie, Syrie, et en Macédoine des troupes en promettant l’octroi de la citoyenneté romaine. Pour autant, les troupes d’Antoine ont fortement souffert des défaites successives infligées par les lieutenants d’Octave, des désertions, et des épidémies qui déciment ses équipages. Il est même contraint de faire brûler une partie de ses vaisseaux, faute de pouvoir les aligner. Sa flotte compte alors 230 navires, dont 60 fournis par Cléopâtre et chargés du trésor de la reine. Près de 20 000 fantassins et 2 000 archers sont embarqués.
Les forces d’Octaves : La flotte du neveu et fils adoptif de Jules César, est commandée par Agrippa et est forte d’environ 400 navires relativement légers de type trirèmes et liburnes. Près de 8 légions, soit 40 000 hommes, sont embarquées sur ces navires légers. À terre, Octave dispose de 16 légions, soit environ 80 000 hommes et 12 000 cavaliers. Plus homogène, plus aguerrie du fait de la campagne d’Illyrie, cette troupe est égale en nombre à celle d’Antoine, mais se trouve alors dans de meilleures dispositions. C’est surtout dans sa flotte qu’Octave a confiance pour emporter l’engagement.
Les navires d’Octave forment au débouché du golfe une immense ligne de bataille face aux 250 vaisseaux lourds (entre 500 et 1 000 tonnes) équipés de catapultes de Marc Antoine et navires égyptiens plus mobiles de Cléopâtre VII.
La chaleur, la malaria et la soif poussèrent les coalisés autour d’Antoine à forcer le blocus d’Octave : vaincu à plusieurs reprises, avec une armée au bord de la rupture du fait des épidémies, Antoine cherche avant tout à sortir au plus vite du piège tendu ; il s’agissait aussi et surtout de sauver le trésor de guerre — destiné au paiement des soldats — entreposé sur le vaisseau amiral de Cléopâtre. Un repli terrestre pour regagner la Macédoine et la Grèce pour livrer bataille sur terre, comme à Pharsale ou à Philippes, aurait eu l’inconvénient d’abandonner totalement la flotte égyptienne à Octave, ce qui semblait inconcevable.
Refusant le combat sur un site qui leur était défavorable, face à une flotte composée de navires très maniables, Antoine et Cléopâtre décident de tenter de forcer le blocus, en comptant sur Canidius Crassus pour faire tenir à terre les légions et organiser un repli stratégique.
Au matin du 2 septembre -31, après plusieurs jours de tempête, Antoine profite d’une accalmie et tente une sortie en ordre de bataille. Octavien l’attend déjà, à environ 1 500 mètres de là.
Antoine dirige son aile droite avec Lucius Gellius Publicola, là où le choc décisif devait avoir lieu. Au centre, il dispose Marcus Octavius et Marcus Insteius ; à gauche, Caius Sosius.
Octavien confie le commandement de sa flotte à Agrippa, qui commande sa gauche, en face d’Antoine. Lui-même se dispose à la droite, avec Marcus Lurius, tandis que le centre est tenu par Lucius Arruntius. Les navires les plus gros sont disposés aux ailes.
Pendant plusieurs heures, chaque camp s’observe sans rien faire. À midi, la flotte d’Antoine se met en mouvement. Plusieurs navires tentent d’encercler le vaisseau amiral d’Antoine, tandis qu’Agrippa dégarnit sa deuxième ligne et effectue ainsi une manœuvre d’enroulement sur sa gauche, forçant Publicola à étendre sa ligne et à prendre le large, se retrouvant coupé du centre de l’action. Octave procède symétriquement, en enroulant l’aile gauche de son adversaire. Le centre de la mêlée se retrouve dégarni, laissant à Cléopâtre la possibilité de s’engouffrer pour s’enfuir vers Leucade, ce qu’elle fait vers trois heures de l’après-midi. Antoine se dégage alors de la mêlée et la suit, embarqué non plus sur son navire amiral, mais sur une quinquérème.
Le plan d’Antoine est alors réalisé, malgré ce que la propagande octavienne dit par la suite de cette bataille : son armée de terre est intacte, il n’a pas été capturé et force Octave à livrer le combat naval jusqu’au bout. La bataille fait alors rage une bonne partie de l’après-midi. Le soir, Octave maintient son blocus. Capitalisant sur l’image de la fuite de son rival, il obtient alors la reddition de la flotte (peut-être du fait de la trahison de Caius Sosius) puis de l’armée terrestre d’Antoine.
Selon Plutarque, 5 000 hommes furent tués, selon Orose, 12 000 auxquels s’ajoutèrent 6 000 blessés dont 1 000 ne survécurent pas. Marc Antoine et Cléopâtre, qui ne pensaient pas que les troupes finiraient par se rendre si vite, regagnent l’Égypte mais abandonnent tout espoir de lutte armée contre les partisans du jeune César. Ils se suicident un an plus tard.
Cette bataille marque traditionnellement la fin de la dernière guerre civile de la république romaine. Les troubles qui avaient secoué Rome depuis -50 sont désormais clos.
Cette victoire permet à Octave, le futur Auguste, de s’imposer comme maître absolu de l’empire naissant, en capturant les forces restantes d’Antoine et de Cléopâtre VII, qu’il assiège brièvement un an plus tard, avant que tous deux ne se suicident.
Peu après la bataille, Auguste décida d’en pérenniser le souvenir en fondant, à proximité des lieux de l’événement, la cité épirote de Nicopolis (« ville de la victoire »). L’inauguration eut probablement lieu en -28, date des premiers Jeux Actiens.
Octave usa et abusa de cette victoire pour en faire un objet de communication politique tout au long de son règne. Symbole de sa maîtrise des mers et de la faveur que les dieux lui accordent, symbole aussi de sa supériorité sur son rival, la bataille d’Actium est considérée par les historiens modernes comme le point de bascule à partir duquel l’avènement du principat est inéluctable. On retrouve des traces de ces commémorations et de cette communication sur nombre de monnaies romaines de l’époque d’Auguste et sur divers monuments figurés de l’époque julio-claudienne, comme dans les célèbres reliefs d’Actium découverts à Avellino et conservés à Budapest.
Source : WIKIPEDIA
2 septembre 1192 : le traité de paix entre Richard Cœur de Lion et Saladin met fin à la troisième croisade.
Richard Cœur de Lion, ayant beaucoup appris sur la situation politique syrienne depuis le massacre de Saint-Jean-d’Acre, entame des négociations avant la campagne à Betenoble. Voulant gagner du temps, Saladin charge son frère Al-Adel des pourparlers. Il est même envisagé de marier Al-Adel avec Jeanne d’Angleterre, sœur du roi Richard et de donner le royaume de Jérusalem aux époux, mais ce projet échoue en raison du refus de Jeanne. Malgré ce désaccord et l’incursion à proximité de Jérusalem, une amitié se noue entre Richard et Al-Adel, et peu à peu se dessine l’idée d’un partage de la Palestine, la possession du littoral étant reconnue aux chrétiens, et celle de l’intérieur à Saladin. Les croisés occupent et reconstruisent Ascalon au .
Les hostilités cessent pendant le , l’antagonisme entre Guy de Lusignan et Conrad de Montferrat se réveille et les barons syriens et croisés se rendent compte que le compromis de Saint-Jean-d’Acre est inapplicable. Richard finit par résoudre le litige en demandant aux Templiers de vendre l’île de Chypre à Guy de Lusignan qui en devient le souverain et en acceptant Conrad de Montferrat comme roi de Jérusalem. Le , Conrad est assassiné, et les barons choisissent pour roi Henri II de Champagne qui épouse Isabelle, la veuve de Conrad.
Richard reçoit alors des nouvelles inquiétantes d’Europe. Il apprend que Philippe Auguste cherche à s’emparer d’une partie de ses possessions dans l’Ouest de la France, et que son frère Jean sans Terre se révolte. Le , tous les croisés se regroupent à Ascalon et persuadent Richard de conduire l’armée sur Jérusalem, alors que ce dernier songe à rentrer en Europe. La troupe quitte Ascalon le et arrive peu après à Qalandiya, en vue de Jérusalem. Richard y installe son camp mais hésite à attaquer Jérusalem, laissant à l’armée ayyoubide le temps de se ressaisir. Finalement, Richard décide de battre en retraite, au grand mécontentement des croisés. Au retour, après avoir surpris et pillé une importante caravane égyptienne, il rentre sur Ramla où le nouveau roi Henri II de Champagne le rejoint. Il envisage encore d’attaquer Jérusalem, mais s’y refuse à nouveau. Les croisés apprendront plus tard que les dissensions entre les troupes kurdes et turques menaient la garnison de Jérusalem au bord de la mutinerie, et que la prise de la ville aurait été aisée.
Le , Saladin contre-attaque sur Jaffa et prend la ville basse, mais Richard intervient avec sa flotte et le bat à deux reprises, les 1er et .
Les négociations continuent avec comme ébauche d’accord la possession du littoral aux chrétiens et celle de l’arrière-pays à Saladin, mais le point de désaccord qui reste concerne les forteresses de Gaza, Ascalon et Daron, que Saladin juge menaçantes pour l’Égypte et le Sinaï. En effet, ce territoire de faible largeur proche du royaume de Jérusalem constitue le point faible de l’État ayyoubide, car si les chrétiens l’occupaient, ils couperaient les communications entre l’Égypte et la Syrie. Pressé de rentrer en Europe, Richard cède, mais obtient pour les pèlerins chrétiens le libre accès à Jérusalem sans taxes, ainsi que la libre circulation des marchands des deux confessions à l’intérieur de la ville. Le traité est conclu le . Richard quitte la Terre sainte le pour revenir en Occident.
Les succès de la troisième croisade, la prise de Saint-Jean-d’Acre, la reconquête d’une partie du littoral, qui sera complétée par les règnes d’Henri II de Champagne et d’Aimery II de Lusignan ont assuré aux États latins d’Orient, au bord de l’anéantissement en 1189, une survie d’un siècle. Mais plusieurs constats sont à faire à propos de l’avenir de ces colonies latines en Orient.
Le premier est que les barons syriens se jugent en effectif insuffisant, après l’hécatombe de Hattin, pour contrôler et dominer le territoire complet de l’ancien royaume de Jérusalem, et constatent que peu de croisés ont le projet de s’installer en Orient. Au cours des décennies suivantes, cet état de fait va s’aggraver avec le détournement de la quatrième croisade sur Byzance et l’organisation de la croisade des albigeois, qui vont détourner un certain nombre de croisés de l’Orient. Cette faiblesse numérique va inciter les nobles d’Orient à se consacrer sur le littoral en abandonnant l’intérieur aux musulmans. La richesse économique du royaume ne va plus tirer son origine des domaines fonciers mais du commerce, faisant du royaume de Jérusalem un État maritime et commerçant, dépendant économiquement des républiques italiennes (Venise, Gênes et Pise) et lui faisant perdre sa vocation militaire.
Le second constat est que la rivalité pour le pouvoir entre Guy de Lusignan et Conrad de Montferrat créa un précédent pour le royaume : l’arbitrage de la succession fut réglée par un souverain européen et étranger au royaume alors que précédemment les barons du royaume désignaient leur roi. De plus en plus souvent le roi sera ensuite un souverain désigné par une cour européenne, et le royaume de Jérusalem, dominé économiquement par les républiques italiennes, le sera politiquement par les cours européennes.
Le troisième constat est que le maintien des chrétiens en Terre sainte n’a pas seulement dépendu des armes, mais aussi de la diplomatie. L’amitié entre Richard Cœur de Lion et Al-Adel annonce celle de Frédéric II de Hohenstaufen avec Al-Kâmil, qui permettra la restitution de Jérusalem aux chrétiens en 1229. Jusqu’en 1250, les relations entre croisés et musulmans seront sous le signe des négociations, malgré l’arrivée de plusieurs croisades.
Source : WIKIPEDIA
2 septembre 1870 : Napoléon III capitule à Sedan.
Lire CHRONICORUM BELLI du 1er septembre.
2 septembre 1883 : combat de Phung (Tonkin – actuel Vietnam).
Le corps expéditionnaire français commandé par le général Bouet s’empare des digues du fleuve rouge défendues par les Pavillons noirs.
Le le village de Palan, pilonné par les canonnières et attaqué par le bataillon du commandant Berger, est capturé sans difficultés, et ses défenseurs fuient en désordre le long des rizières.
À l’aube du 1er septembre, la colonne progresse sur une digue de deux mètres de large le long de la berge de la rivière Day jusqu’à l’objectif principal : Phung, passage obligé de la route vers Son Tay. Le village est alors attaqué de face et par la gauche au cours de vives escarmouches menées par les tirailleurs cochinchinois et tonkinois. Pendant ce temps, les canonnières remontent le fleuve Rouge. Alors que les Pluvier et Fanfare conservent leurs positions à la confluence du fleuve et de la rivière Day afin de supporter la compagnie de débarquement qui occupe Palan, les Mousqueton, Éclair et Hache remontent la rivière Day pour appuyer l’assaut de la colonne.
À trois kilomètres de Palan, les Français engagent le combat avec les Pavillons Noirs. Ceux-ci sont environ 1200 et sont soutenus par 3 000 Vietnamiens. Les Pavillons Noirs, armés de fusils à répétition modernes Winchester, ont fait preuve du plus grand courage et n’ont cédé du terrain qu’après d’après combats. Les Vietnamiens, après avoir fait beaucoup de vociférations, agité leurs étendards, frappé sur leurs gongs et leurs tambours à la manière des guerriers n’ont manifesté que peu d’enthousiasme au combat et se sont repliés.
Les Français arrivent finalement à rejoindre une pagode accolée à la digue. Les Pavillons Noirs ont évacué la pagode avant l’arrivée des Français pour retourner au centre de leur dispositif, situé derrière un remblai de terre 400 mètres en avant.
2 septembre 1898 : bataille d’Omdurman (Soudan).
Le général Kitchener remporte lors de cette bataille, la guerre des Mahdistes qui est une révolte à la fois politique et religieuse contre l’occupant britannique. La révolte mahdiste, commencée vers 1879 débouche sur la défaite de Khartoum (1885) et la mort du général Arthur Gordon (Gordon Pacha). Tout le Soudan est alors évacué par les britanniques qui doivent progressivement reconquérir le terrain. Omdurman symbolise la fin de cette reconquête. La bataille est souvent représentée par l’héroïque charge du 21ème Lancier à laquelle participe le jeune officier de cavalerie Winston Churchill. Elle est considérée comme la dernière charge de l’histoire de la cavalerie britannique.
Cependant, dans son ouvrage La Guerre du Fleuve, Churchill explique que la victoire est due à la technologie et notamment à l’emploi de la mitrailleuse. Le général Kitchener ne perd en effet que 47 tués sur ses 20 000 hommes alors que les mahdistes subissent de terribles pertes : 10 000 morts sur les 50 000 engagés.
2 septembre 1903 : bataille d’El Moungar (Algérie).
Le combat d’El-Moungar voit s’opposer les légionnaires de la 22e compagnie montée du 2e Étranger et des Berabers, guerriers nomades du Sud-marocain alors que les premiers participaient à l’escorte d’un convoi périodique de ravitaillement le 2 septembre 1903.
Le 30 juillet 1900, la 22e compagnie montée du 2e Étranger, commandée alors par le capitaine Sérant ainsi que le 2e régiment de tirailleurs algériens, commandé par le capitaine Bichemin sont attaqués par un fort parti beraber. Ces derniers sont mis en fuite, mais 8 légionnaires sont tués dans l’assaut.
Le 20 juillet 1901 est signé à Paris un accord entre Paul Révoil, chargé d’affaires de la France à Tanger et la délégation chérifienne. Cet accord avait pour but de régler la situation des tribus nomades du Sud-oranais, tribus turbulentes qui avaient beaucoup de mal à s’accommoder des contraintes frontalières.
Mais ces tribus, vivant aux confins algéro-marocains, qui se souciaient peu des traités de salons, poursuivirent les pillages des caravanes, les vols de troupeaux, les attaques de postes, etc.
Au cours de l’année 1903, les attaques s’intensifièrent. Les raids des tribus Beraber, Oulad Djerir, Beni Guil se firent de plus en plus audacieux. Le 31 mai 1903, le gouverneur général de l’Algérie, Charles Jonnart est attaqué lors de l’une de ses tournées dans le sud-oranais. Les combats de Taghit, à la fin août, laissèrent les Berabers sur un échec qu’ils se devaient de venger pour l’honneur.
Le 2 septembre 1903 à 3 h 45 du matin, les légionnaires de la 22e compagnie montée du 2e Etranger, accompagnés d’un peloton de 20 spahis (5e escadron du 1er Régiment) commencent leur escorte. Le convoi, fort de plus de 1000 dromadaires est scindé en trois. Les légionnaires escortent le deuxième tiers.
À 9 h 30, le convoi et son escorte font halte, protégés par les spahis. À ce moment, les assaillants ouvrent un feu nourri. Le capitaine Vauchez et son adjoint, le lieutenant Selchauhansen tombent les premiers (le capitaine décédera le lendemain et le lieutenant quelques jours plus tard). Les légionnaires, accompagnés des spahis dont le chef, le maréchal-des-logis Damien est mort, doivent se replier sur deux pitons bordant l’ouest de la piste.
À 10 h 30, le sergent-fourrier Tisserand, qui commande les survivants envoie à Taghit deux cavaliers demander des renforts. Ceux-ci se mettent immédiatement en route, aux ordres du capitaine de Susbielle.
Les Berabers prennent pied sur la ligne de crête où se situent les légionnaires mais en sont rapidement chassés par un feu nourri. Le sergent-fourrier, blessé une seconde fois, laisse le commandement au caporal Detz.
À 17 h 30, l’arrivée des premiers renforts, les mokhaznis de Taghit met en fuite les Berabers.
Dans l’expédition française on compte, immédiatement après la bataille, 37 tués dont : 34 légionnaires, 2 spahis ainsi que les 2 officiers. L’escorte dénombrera plus de 49 blessés (dont certains ont jusqu’à 5 blessures !); l’un d’entre eux décédera au poste de Taghit le 15 octobre. Le nombre de tués et de blessés des résistants algériens est inconnu.
Un décret présidentiel français accorda, à tous les survivants français du combat, la médaille coloniale, avec agrafe Sahara.
Par ailleurs, la 22e compagnie montée du 2e Étranger reçut une citation à l’ordre du corps d’armée.
Le sergent-fourrier Tisserand fut nommé lieutenant à la suite du combat. Le sergent Charlier fut fait chevalier de la Légion d’honneur.
À l’issue de ces combats et de ces raids incessants, le gouverneur français de l’Algérie se devait de réagir. Il obtint la nomination du colonel Lyautey à la tête des troupes non embrigadées de la division d’Oran et Aïn-Sefra. Celui-ci, rapidement nommé général entama ce qui fut appelé plus tard la « pacification » du Maroc par les historiens français , et la seconde guerre du Maroc par les marocains, qui durera jusqu’en 1934 avec la lutte, y compris par des bombardements aériens, contre les tribus Ait Baamrane du Sud-Ouest et des tribus sahariennes marocaines des confins.
Désormais, le 2e régiment étranger d’infanterie commémore, le 2 septembre, ce fait d’armes, honorant ainsi le sacrifice de ses anciens.
Source : WIKIPEDIA
2 septembre 1945 : le Japon capitule (à bord du Missouri – baie de Tokyo)
2 septembre 1970 : mort à 71 ans du général Pierre Koenig.
Héros de la Seconde Guerre mondiale, il est surtout connu pour son rôle en tant que commandant de la 1re brigade française libre lors de la bataille de Bir Hakeim (Libye), qui se déroule du au durant la guerre du Désert, et au cours de laquelle son unité de 3 700 hommes résiste opiniâtrement aux assauts conjugués des armées allemande et italienne, environ dix fois plus nombreuses, de l’Afrika Korps dirigées par le général Erwin Rommel.
Issu d’une famille d’origine alsacienne, Marie, Joseph, Pierre, François Kœnig étudie au collège Saint-Joseph puis au lycée Malherbe à Caen. Il participe alors aux activités sportives à l’Avant-Garde caennaise, un patronage paroissial affilié à la Fédération gymnastique et sportive des patronages de France (FGSPF) à laquelle il reste très attaché. Il obtient son baccalauréat et s’engage en 1917. Il sert dans le 36e régiment d’infanterie. Il est nommé aspirant en et rejoint son unité sur le front. Décoré de la Médaille militaire, il est promu sous-lieutenant le .
Après la guerre, il sert en Silésie comme adjoint du capitaine Adrien Henry, dans les Alpes, en Allemagne, puis au Maroc, à l’état-major de la division de Marrakech. Il est capitaine et adjoint du lieutenant-colonel Raoul Magrin-Vernerey dans la 13e demi-brigade de Légion étrangère quand il décide de s’engager dans la France libre, en . Il participe à la tentative de ralliement de Dakar, puis au ralliement du Gabon, et à celle du Levant.
Promu colonel début 1941, puis général de brigade en , le général Kœnig commande les Français libres lors de la bataille de Bir Hakeim ( au ), et lors de la seconde bataille d’El Alamein. Il est le général en chef des Forces françaises de l’intérieur (FFI) en 1944. Promu général de corps d’armée en , il accompagne de Gaulle à Bayeux le . Il est nommé gouverneur militaire de Paris le , peu avant la libération de la ville.
Le , il est chargé de procéder à l’arrestation du maréchal Pétain à Vallorbe, à la frontière suisse, puis de l’escorter jusqu’au fort de Montrouge, son lieu de détention.
Le , il honore à Caen la compagnie Scamaroni et se rend au monument aux morts situé place Foch.
De au , il est nommé commandant en chef de la zone d’occupation française en Allemagne. Il y donne des ordres particuliers concernant les enfants en Zone Française d’Occupation, restés sous le nom de « additif III ». Le général Koenig est ensuite remplacé par un haut-commissaire de la République française en Allemagne, l’ambassadeur André François-Poncet.
Optant ensuite pour la carrière parlementaire, il prend la tête d’une liste du Rassemblement du peuple français (RPF) dans le Bas-Rhin, qui remporte 31 % des suffrages le avec 94 970 voix sur 305 890 et trois sièges sur neuf. Pressenti par le groupe gaulliste (l’URAS depuis la mise en sommeil du RPF par le général de Gaulle) comme candidat de recours lors de l’élection présidentielle de décembre 1953, il renonce à se lancer, malgré l’accord de De Gaulle.
Il est ministre de la Défense nationale et des Forces armées du au dans le gouvernement Pierre Mendès France, donnant son accord pour les gaullistes au discours de Carthage du sur l’autonomie interne de la Tunisie, puis du au dans le gouvernement Edgar Faure.
Le , il est réélu dans le Bas-Rhin, à la tête d’une liste d’Union démocratique des Républicains sociaux qui n’obtient que 7,1 % des voix, grâce à un apparentement avec le Mouvement républicain populaire (MRP) et l’Union des Indépendants et paysans, apparentement majoritaire en voix.
Il meurt le , à 71 ans, à l’Hôpital américain de Neuilly-sur-Seine, puis repose au cimetière de Montmartre dans une modeste sépulture. Il est élevé à la dignité de maréchal de France le à titre posthume par le président François Mitterrand, devenant ainsi le quatrième et dernier général français élevé à cette dignité depuis la Libération, après Jean de Lattre de Tassigny (1889-1952), à titre posthume, en 1952, Alphonse Juin (1888-1967), de son vivant, en 1952 et Philippe Leclerc de Hauteclocque (1902-1947), à titre posthume, en 1952.
2 septembre 1973 : mort à 81 ans de J.R.R. Tolkien.
John Ronald Reuel Tolkien, plus connu sous la forme J. R. R. Tolkien est un écrivain, poète, philologue, essayiste et professeur d’université britannique né le à Bloemfontein (État libre d’Orange) et mort le 2 septembre 1973 à Bournemouth (Royaume-Uni).
Ses deux romans les plus connus, Le Hobbit et Le Seigneur des anneaux, prennent place dans l’univers de fiction de la Terre du Milieu dont il développe la géographie, les peuples, l’histoire et les langues durant la majeure partie de sa vie.
Après des études à Birmingham et à Oxford et l’expérience traumatisante de la Première Guerre mondiale, John Ronald Reuel Tolkien devient professeur assistant (reader) de langue anglaise à l’université de Leeds en 1920, puis professeur de vieil anglais à l’université d’Oxford en 1925, et professeur de langue et de littérature anglaises en 1945, toujours à Oxford. Il prend sa retraite en 1959. Durant sa carrière universitaire, il défend l’apprentissage des langues, surtout germaniques, et bouleverse l’étude du poème anglo-saxon Beowulf avec sa conférence Beowulf : Les Monstres et les Critiques (1936). Son essai Du conte de fées (1939) est également considéré comme un texte crucial dans l’étude du conte merveilleux comme genre littéraire.
Tolkien commence à écrire pour son plaisir dans les années 1910, élaborant toute une mythologie autour d’une langue construite. L’univers ainsi créé, la Terre du Milieu, prend forme au fil des réécritures et compositions. Son ami C. S. Lewis l’encourage dans cette voie, de même que les autres membres de leur cercle littéraire informel, les Inklings. En 1937, la publication du Hobbit fait de Tolkien un auteur pour enfants estimé. Sa suite longtemps attendue, Le Seigneur des anneaux, est d’une tonalité plus sombre. Elle paraît en 1954-1955 et devient un véritable phénomène de société dans les années 1960, notamment sur les campus américains. Tolkien travaille sur sa mythologie jusqu’à sa mort, mais ne parvient pas à donner une forme achevée au Silmarillion. Ce recueil de légendes des premiers âges de la Terre du Milieu est finalement mis en forme et publié à titre posthume en 1977 par son fils et exécuteur littéraire Christopher Tolkien, en collaboration avec Guy Gavriel Kay. Au cours des décennies qui suivent, son fils publie régulièrement des textes inédits de son père.
De nombreux auteurs ont publié des romans de fantasy avant Tolkien, mais le succès majeur remporté par Le Seigneur des anneaux au moment de sa publication en poche aux États-Unis est, pour une large part, à l’origine d’une renaissance populaire du genre. Tolkien est ainsi souvent considéré comme l’un des « pères » de la fantasy moderne. Son œuvre a eu une influence majeure sur les auteurs ultérieurs de ce genre, en particulier par la rigueur avec laquelle il a construit son monde secondaire.
Tolkien a combattu de mars à novembre 1916 en France en tant que sous-lieutenant dans les transmissions. Il participe à la sanglante bataille de la Somme.
Source : WIKIPEDIA