mardi 19 mars 2024

CHRONICORUM BELLI du 11 janvier.


11 janvier 1871 : combat d’Arcey.  

Après sa victoire à Villersexel le 9 janvier 1871, l’armée de Bourbaki ne reprend sa progression sur Belfort que le 11. Le 13, elle se heurte à des avant-postes prussiens du XIVe corps à la hauteur du village d’Arcey, qu’elle enlève, ainsi que plusieurs autres localités. C’est le dernier succès français de la guerre de 1870-1871. 

Sur le sujet lire L’Armée de l’Est, 1870-1871 du Colonel Ortholan chez Bernard Giovanangeli Éditeur.


11 janvier 1915 : remise du drapeau à la brigade de fusiliers marins du contre-amiral Ronarc’h par le président de la République, Raymond Poincaré. 

Le Président de la République, accompagné de M. Victor Augagneur, ministre de la Marine, est allé le 11 janvier, à Dunkerque, remettre à la brigade de fusiliers marins le drapeau conféré aux formations de marins à terre et qui porte l’inscription : « Régiments de marins. »

En présentant le drapeau à la brigade, M. Poincaré s’est exprimé en ces termes :

FUSILIERS MARINS, MES AMIS.

Le drapeau que le gouvernement de la République vous remet aujourd’hui, c’est vous-mêmes qui l’avez gagné sur les champs de bataille. Vous vous êtes montrés dignes de le recevoir et capables de le défendre. Voilà de longues semaines qu’étroitement unis à vos camarades de l’armée de terre, vous soutenez victorieusement, comme eux, la lutte la plus âpre et la plus sanglante. Rien n’a refroidi votre ardeur, ni les difficultés du terrain, ni les ravages qu’a, d’abord, faits parmi vous le feu de l’ennemi ; rien n’a ralenti votre élan, ni les gelées, ni les pluies, ni les inondations. Vos officiers vous ont donné partout l’exemple du courage et du sacrifice, et partout vous avez accompli, sous leurs ordres, des prodiges d’héroïsme et d’abnégation.

Le drapeau que je vous confie représentera désormais à vos yeux la France immortelle : la France, c’est-à-dire vos foyers, le lieu où vous êtes nés, les parents qui vous ont élevés, vos femmes, vos enfants, vos familles et vos amis, tous vos souvenirs, tous vos intérêts, toutes vos affections ; — la France, c’est-à-dire tout un passé d’efforts communs et de gloire collective, tout un avenir d’union nationale, de grandeur et de liberté.

Mes amis, ce sont les plus lointaines destinées de la patrie et de l’humanité qui s’inscrivent, en ce moment, sur le livre d’or de l’armée française. Notre race, notre civilisation, notre idéal, sont l’enjeu sacré des batailles que vous livrez. Quelques mois de patience, de résistance morale et d’énergie vont décider des siècles futurs. En conduisant ce drapeau à la victoire, vous ne vengerez pas seulement nos morts, vous mériterez l’admiration du monde et la reconnaissance de la postérité.

Vive la République ! Vive la France !


11 janvier 1923 : début de l’occupation complète de la Ruhr par les Français.

L’occupation de la Ruhr est une opération politico-militaire menée par les gouvernements français et belge en Allemagne entre  et .

Après la Première Guerre mondiale, qui a débouché sur l’occupation de la Rhénanie par les forces alliées, l’occupation de la Ruhr et de ses sites de production industrielle par des troupes françaises et belges de  à juillet- témoigne de la fragilité des accords de Versailles. Cette occupation militaire entend s’opposer par la force au défaut de paiement des indemnités de guerre calculées à l’origine lors du traité de Versailles, lesquelles restaient largement inopérantes sous la république de Weimar de Wilhelm Cuno. Le bilan économique et politique de l’opération fut largement contesté.

Déclenchée par l’arrêt des livraisons de bois allemand, décidée par le président du Conseil français Raymond Poincaré, en accord avec le roi des Belges (Albert 1er) et soutenue par les majorités parlementaires de France et de Belgique, l’invasion par l’Armée du Rhin débute le . Elle a pour objectif d’occuper les centres de production de charbon, de fer et d’acier de la vallée de la Ruhr pour obtenir les montants dus par l’Allemagne.

Cette opération suscite une vague de résistance passive, des mouvements de grève, des incidents et affrontements et des actes de sabotage, repris ensuite par la propagande nationale-socialiste. Face au désastre économique, le gouvernement du chancelier Gustav Stresemann appelle cependant, en , à l’arrêt des actions de résistance passive et met fin à l’hyperinflation. Il s’engage à respecter les obligations imposées par le traité de Versailles et proclame l’état d’urgence : l’agitation publique se transforme en certains endroits du pays, en émeutes voire en tentative de coup d’État contre la république de Weimar, lors du putsch de la Brasserie de Hitler et Ludendorf. Des attentats ont également lieu contre les troupes belges.

L’occupation accentue l’inflation qui échappe à tout contrôle : en janvier 1923, un dollar américain valait 17 000 marks ; en juillet, 350 000 ; en décembre, 4 200 milliards. La crise est également économique et sociale, avec une production industrielle au plus bas, des émeutes de la faim, des pans entiers de la société basculant dans la pauvreté.

En France, le Parti communiste s’oppose à l’occupation et diffuse une propagande pacifiste et antimilitariste. Plusieurs de ses dirigeants (Marcel Cachin, Gabriel Péri, Georges Marrane, Gaston Monmousseau, etc) sont inculpés pour « attentat contre la sureté extérieure et intérieure de l’État » et emprisonnés plusieurs mois.

Une éphémère République rhénane est proclamée à Aix-la-Chapelle en , ce qui pourrait favoriser la politique franco-belge d’affaiblissement de l’Allemagne. Cette initiative de groupes rhénans opposés à l’héritage prussien de l’Allemagne n’aura aucune suite. L’opinion publique allemande la considère aller dans le sens des intérêts étrangers.

Sur le plan international, cette occupation provoque un sentiment de sympathie à l’égard de l’Allemagne mais aucune action concertée, aucun pays ne voulant prendre la responsabilité d’une remise en cause du traité de Versailles. Confrontées à leurs propres difficultés économiques car elles ne tirent pas suffisamment de ressources de cette imposition, la Belgique et la France (sous l’action de Paul Painlevé et Aristide Briand) finissent par accepter les propositions du plan Dawes et retirent leurs troupes en juillet et . Elles évacuent Düsseldorf, Duisbourg et l’important port fluvial de Ruhrort.

Le , l’occupation de la Ruhr est terminée. Celle de la Rhénanie se poursuit encore jusqu’en 1930, avec le soutien des Britanniques.

Des points de vue français et belge, l’opération ressemble à un échec : elle démontrait que la communauté internationale ne veut rien faire au sujet des différends persistants entre la France et l’Allemagne. Cela est à mettre en rapport avec la passivité des signataires de Versailles lors de la récupération de la Rhénanie par Hitler en 1936, au mépris du traité de Versailles.

Chars Renault FT dans les rue d’Essen.


11 janvier 1952 : mort de de Lattre de Tassigny (Paris).

Le général d’armée Jean de Lattre de Tassigny, affectueusement surnommé le roi Jean par ses hommes, meurt à 62 ans. « Il a choisi la cavalerie à la sortie de Saint-Cyr (de la promotion qui précède celle des Juin, de Gaulle ou Bethouard) et sera d’ailleurs blessé par la lance d’un uhlan dans les premières semaines de la Grande Guerre en 1914 (voilà donc un homme qui aura combattu à cheval comme officier subalterne et qui connaîtra l’entrée dans l’ère atomique comme général d’armée). Mais, lorsque commencera la guerre des tranchées où la cavalerie n’avait plus sa place, il demandera à passer dans l’infanterie. C’est ainsi que, peu avant la Deuxième Guerre mondiale, il commandera le 151e RI à Metz, laissant dès cette époque le souvenir d’un chef au comportement atypique. Dans l’armée d’armistice, il commande la Région dont le siège est alors à Montpellier et galvanise ses troupes pour la préparation de la revanche, tout en s’intéressant de très près à la jeunesse des camps de jeunesse. Ses tentatives pour s’opposer à l’invasion de la zone sud en novembre 42 lui valent d’être emprisonné par le gouvernement de Vichy… Il s’évade de la prison de Riom avec le concours de sa femme et de son jeune fils Bernard. Il gagne Londres puis Alger. Pour les combats de la Libération et la période qui suit, il prend des décisions et donne des impulsions qui réorientent puissamment l’armée de terre : Amalgame des troupes venues d’Afrique du Nord et des unités FFI. Création de l’école des cadres de Rouffach, dont l’esprit orienté vers une vie rustique en plein air et la pratique intensive du sport anticipe le style qu’il impulsera à Saint-Cyr dont il obtient l’installation à Coëtquidan, en lieu et place de la banlieue parisienne. Amalgame à Saint-Cyr-Coëtquidan des recrutements directs et semi-directs au sein de l’École Spéciale Militaire Interarmes, qui allait exister jusqu’en 1960. Le commandement en chef en Indochine lui échoit sur sa demande alors qu’il était inspecteur général de l’armée de Terre (Juin avait décliné la proposition). Le témoignage de son fils Bernard, alors lieutenant sur ce théâtre d’opérations et qui devait y laisser la vie, a incontestablement joué un rôle dans cette décision. Nommé maréchal de France sur son lit de mort, il est inhumé dans son village vendéen de Mouilleron-en-Pareds, où il est le concitoyen de Clémenceau ». GA Jean-René Bachelet.

« Soyez, mes amis, de ces êtres aimés des Dieux, refusez le bonheur des petites âmes manœuvrières qui essaient de profiter de tout et cherchent leur satisfaction à l’abri de leur caste, au milieu du malheur de leur pays. Si vous cherchez la joie, cherchez la joie la plus haute : celle du don de soi, celle du sacrifice pour la patrie, celle de l’effort vers un monde nouveau ; la joie de pouvoir donner à votre tour l’existence au pays qui vous a faits ; la joie de donner l’exemple, la joie de donner confiance, la joie d’être ce qu’il y a de plus noble au monde : un donateur ; la grande joie plus grande que la souffrance, celle d’être quelqu’un et de souffrir pour quelque chose, celle d’être un homme qui devient libre en devenant soi-même au service d’une Cause plus grande que lui. »

Extrait de l’appel à la jeunesse vietnamienne, discours prononcé par le Général de Lattre de Tassigny, chef du Corps Expéditionnaire d’Extrême Orient, à la Distribution des prix du Lycée Chasseloup-Laubat à Saigon, 11 juillet 1951.

 


11 janvier 1988 : décès  de Gregory « Pappy » Boyington.

D’origine Sioux, Gregory Boyington naît à Cœur d’Alene dans l’Idaho. Il a déménagé avec sa famille dans la ville forestière de Saint Maries à l’âge de trois ans et y a vécu jusqu’à l’âge de douze ans. Il a ensuite vécu à Tacoma, dans l’État de Washington, où il était lutteur au Lincoln High School. Il a effectué son premier vol à St. Maries à l’âge de six ans, avec Clyde Pangborn, qui est devenu plus tard le premier pilote à survoler l’océan Pacifique sans escale.

Après avoir obtenu son diplôme d’études secondaires en 1930, Boyington a fréquenté l’Université de Washington à Seattle, où il a été membre du ROTC de l’armée et a rejoint la fraternité Lambda Chi Alpha. Il faisait partie des équipes de lutte et de natation Husky, et pendant un certain temps, il a détenu le titre de lutte des poids moyens Pacific Northwest Intercollegiate. Il a passé ses étés à travailler à Washington dans un camp minier et dans un camp de bûcherons et avec la Coeur d’Alene Fire Protective Association dans la construction de routes. Il a obtenu en 1934 un baccalauréat en génie aéronautique. Boyington s’est marié peu de temps après l’obtention de son diplôme et a travaillé comme dessinateur et ingénieur pour Boeing à Seattle.

En 1934, Gregory Boyington, diplômé de mécanique aéronautique par l’université de Washington, s’engage comme officier de réserve dans l’artillerie. Il obtient son transfert dans la réserve du corps des Marines le 13 . Le , il est rendu à la vie civile et est embauché chez Boeing.

Après avoir demandé à suivre les cours de pilotage, il est affecté à la base aéronavale de Pensacola pour suivre des cours de pilotage en . Le 1er, il est nommé sous-lieutenant d’active sur la base de Quantico en Virginie. Le , il est promu lieutenant et revient comme instructeur à Pensacola.

Lassé de ses fonctions d’enseignant et attiré par l’aventure, il démissionne du corps des Marines le . Il s’engage aux côtés du général Chennault et de ses Tigres Volants, en Chine, où il est crédité de 6 victoires selon ses notes personnelles, et 4,5 selon le journal de marche de l’unité. C’est lors de ce séjour en Chine qu’il hérite du sobriquet de « Pappy » car il est le pilote le plus âgé. Il montre un tempérament marginal et peu conformiste.

Après l’attaque de Pearl Harbor, il rejoint à nouveau les Marines. Il rompt son contrat avec les Tigres Volants en . En , il est de retour aux États-Unis et réintégré comme major (commandant) de réserve. Il arrive dans le Pacifique Sud en  comme officier-adjoint à la VMF-122. Début , il reçoit le commandement de l’escadrille VMF-214. Cette unité est constituée de pilotes « normaux » ayant terminé leur temps de repos et de jeunes pilotes fraîchement sortis de l’école de pilotage, a contrario de la légende qui dit que les pilotes de cette unité sont des fortes têtes ayant maille à partir avec la justice. Ce mythe sera amplifié par la série télévisée Les Têtes brûlées.

Leur base est située sur l’île de Vella Lavella, dans le Pacifique Sud. Le surnom de l’escadrille est d’abord « The Boyington’s bastards ». Par la suite, en accord avec ses pilotes, il choisit le surnom « The Black Sheep » (les « Brebis galeuses ») ; durant leur premier déploiement de septembre à . L’escadrille est créditée de 127 victoires aériennes homologuées dont 22 sont attribuées à « Pappy ». Les conditions de vie spartiates et le rationnement de l’alcool lui permettent de se consacrer corps et âme à son unité. Il n’y eut jamais de bar et de visites de femmes contrairement à ce que l’on voit dans la série TV.

En , il est abattu et déclaré mort. On lui décerne à titre posthume, la Medal of Honor, la plus haute distinction américaine et on l’élève au rang de lieutenant-colonel. Or, il a survécu au crash de son avion en mer et a été capturé par le sous-marin japonais I-181. Dans un des camps où il est détenu, il rencontre Louis Zamperini qui, pour le distraire, lui récite des recettes de cuisine italienne.

Libéré 20 mois plus tard, il reçoit sa décoration des mains du président Harry Truman le . Il est rendu à la vie civile le 1er. En vertu d’une loi autorisant le détenteur de la plus haute distinction nationale à prendre sa retraite dans le grade supérieur, il est nommé colonel.

 


10-11 janvier 2013 : mission de sauvetage à hauts risques (Somalie – Bulo Marer).

Un commando du service action de la DGSE attaque dans la nuit du 10 au 11, la cache où est retenu l’agent « Denis Allex ». Kidnappé le 14 juillet 2009 à Mogadiscio, il est tué par ses ravisseurs lors de l’assaut visant à le libérer. Deux commandos meurent au combat : le capitaine Patrice Rebout et le sergent-chef XX. Le lendemain, de l’autre côté de l’Afrique (au Mali), est déclenchée l’opération Serval.


11 janvier 2013 : lancement de l’opération Serval (Mali).

Il était un spécialiste des interventions en milieu désertique. Le 11 janvier 2013, il est aux commandes de son hélicoptère Gazelle lors d’un raid dans la région de Konna, ciblant une colonne d’islamistes. Sous les tirs des patrouilles françaises, ceux-ci se replient, mais le pilote est touché à l’aine par une balle qui sectionne son artère fémorale.

Malgré les soins, Damien Boiteux succombe à ses blessures. Il avait 41 ans. Il s’était mis au service de son pays pour réaliser un rêve d’enfant : devenir pilote d’hélicoptère. Engagé à 19 ans, il a mené une brillante carrière. Il a été promu lieutenant en 2009 et a intégré les forces spéciales, au sein du 4e RHFS, basé à Pau.

Visionnez ci-dessous la galerie de plus de 1 000 photos de THEATRUM BELLI sur la montée en puissance progressive de la projection de Serval sur Flickr. (Galerie qui a reçu plus de 1,2 million de vues !).

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Opération Serval au Mali
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