mardi 16 avril 2024

De du Guesclin à Iron Man : le glaive et le bouclier

Deux actualités conjuguées, l’une mémorielle, l’autre immédiate, m’ont inspiré l’idée du thème dont nous allons traiter ce matin. Il s’agit du statut du soldat dans les armées, du soldat considéré comme individu autonome ou bien comme simple rouage d’une machine qui réduirait jusqu’à l’extrême la liberté de sa différence, broyant chez lui toute spécificité personnelle et civique.

D’un côté le Centenaire nous ramène à la Grande guerre, qui fut de masse, et qui tua près d’un million et demi de Français dont l’anonymat n’a pas toujours pu être arraché à la boue des ensevelissements collectifs. De l’autre côté, en vif contraste, la guerre récente au Mali, qui est celle d’une époque, la nôtre, où, chez les nations démocratiques, chaque combattant tué représente, même professionnel du risque, un quasi-scandale aux yeux de la collectivité, où il est honoré personnellement par les pouvoirs publics, tandis que les magazines nous renseignent sur chaque détail de sa vie familiale brisée : si bien que l’héroïsme individuel s’en trouve au premier chef magnifié.

Est-ce donc là une évolution linéaire ? Sûrement pas. L’histoire militaire nous montre qu’ont alterné les périodes où la valeur propre de chaque guerrier pouvait se déployer à loisir, sous le regard de la société pour laquelle il combattait, et celles où la vaillance ou les dérobades de chacun étaient enveloppées au contraire dans un système radical dont la mécanique était destinée à oblitérer toute spécificité.

Hervé Drévillon, professeur à la Sorbonne, où il dirige l’Institut des études de la guerre et de la paix, va nous apporter ce matin ses lumières. Pour comprendre comment l’interminable dialectique du glaive et du bouclier a contribué, en concurrence avec des facteurs plus exogènes, à définir les pulsations de cette évolution. Voici donc un regard sur ce qui, d’âge en âge, de Du Guesclin à Iron Man, l’homme de fer, a pu être sauvegardé de l’individuel dans la guerre. Jean-Noël Jeanneney.

Bibliographie :

– Hervé DRÉVILLON, L’Individu et la Guerre. Du chevalier Bayard au Soldat inconnu, Belin, 2013.

– Hervé DRÉVILLON, Batailles. Scènes de guerre de la Table Ronde aux Tranchées, Seuil, 2007.

– Michel GOYA, Irak. Les armées du chaos, Economica, 2004.

– Histoires d’armes de l’âge du bronze à l’ère atomique, Gourcuff Gradenigo, ouvrage publié à l’occasion de l’exposition présentée au Château royal de Blois du 6 juillet au 3 novembre 2013.

Invité(s) :
Hervé Drévillon, professeur à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne. Dirige l’Institut des études sur la guerre et la paix.

DU GUESCLIN
 

Stéphane GAUDIN
Stéphane GAUDINhttp://www.theatrum-belli.com/
Créateur et directeur du site THEATRUM BELLI depuis 2006. Chevalier de l'Ordre National du Mérite. Officier de réserve citoyenne Terre depuis 2018 (LCL), rattaché au 35e régiment d'artillerie parachutiste de Tarbes. Officier de réserve citoyenne Marine de 2012 à 2018 (CC). Membre du conseil d'administration de l'association AD AUGUSTA et de l'Amicale du 35e RAP.
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