vendredi 19 avril 2024

CHRONICORUM BELLI du 17 avril

17 avril 1895 : naissance de l’aviateur italien Antonio Locatelli

En 1915, Antonio Locatelli commence son service militaire, au cours duquel il obtient le brevet de pilote. Pendant la guerre, il fait partie de l’escadrille « La Serenissima », commandée par Gabriele D’Annunzio.

En 1918, il participe avec son commandant au survol de Vienne, mais son avion est abattu. Fait prisonnier, il parvient à s’évader au bout de quelques jours. Pour ce fait, il reçoit sa première médaille d’or.

En 1919, Locatelli est envoyé en Argentine pour des missions militaires. Il traverse en plein hiver le continent sud-américain et les Andes.

Il participe à la campagne de Fiume.

En 1923, il fait le tour du monde.

En 1924, Antonio tente pour la première fois de survoler l’Atlantique, en passant par le Groenland. Mais, il échoue à cause du brouillard.

De 1933 à 1934, il devient podestat de Bergame, sa ville natale.

En 1936, il s’engage dans la guerre d’Éthiopie. Il y participe comme aviateur de renseignement. Pendant une mission au sol, les troupes éthiopiennes lui tendent une embuscade. Il meurt en héros le  à l’âge de 41 ans. Il avait reçu sa deuxième médaille d’or pour valeur militaire et le gouvernement italien lui en décerna une troisième à titre posthume.


17 avril 1917 : prise des Monts de Champagne.

Le 9e RI (33e division d’infanterie) s’empare du mont Cornillet, dominant le massif de Moronvilliers en Champagne.  Cependant, au lendemain du déclenchement de l’offensive du Chemin des Dames, les pertes sont telles qu’elles suscitent un mécontentement profond dans les armées débouchant çà et là sur des actes de mutinerie.


17 avril 1918 : bataille de Merkem

Le , les Allemands atteignent Merkem. Les Français avaient entretemps creusé des tranchées à Drie Grachten. Les Belges se trouvaient sur leur flanc à hauteur du pont de Knokke. Les Allemands auraient pu atteindre le hameau de Luigem, défendu par le 1er régiment de zouaves, mais à la suite de l’inondation de la vallée de l’Yser et aux marécages de Merkem, ils durent se retirer rapidement.

Après une série d’attaques allemandes, les Belges durent abandonner leur poste de Drie Grachten le . Jusqu’en 1917, la ligne de front resta inchangée et les Allemands fortifièrent leur position de Drie Grachten. Les Allemands ne s’attendaient pas à une forte opposition de la part des Belges et firent garder le poste par des soldats âgés ou fatigués.

Le , les Français reprennent les positions des Belges près de Merkem. D’ à , au début de la troisième bataille d’Ypres, les Français lancent plusieurs attaques pour reprendre Merkem. Les Britanniques et les Français voulaient pendant cette bataille faire une percée. Ils espéraient, à partir de Merkem, reprendre les hauteurs de Klerken et le bois de Houthulst et, de là, rejoindre la côte belge occupée. Bien qu’ils ne purent jamais atteindre le bois d’Houthulst, les Français purent pénétrer dans Drie Grachten le . Fin , le village de Merkem fut également repris. L’hiver 1917-1918 fut dur et éprouvant pour les Belges qui comptèrent de nombreuses pertes à la suite des attaques continuelles des Allemands.

Le  à 8 h du matin, un quartier de Merkem, De Kippe, fut pris par les Allemands supérieurs en nombre et après une courte préparation d’artillerie. Les Belges se replièrent sur la Ferme des aviateurs et la Ferme Guêpe. Vers 10 h, les Belges lancèrent une contre-attaque et, à 13 h 30, De Kippe était repris. Les postes des hameaux d’Aschoop, Jezuïtengoed et Verte étaient entretemps également pris par les Allemands. Les Belges furent contraints de se retirer sur Langewaede et le Corverbeek. Dans l’après-midi, les Belges reprennent progressivement le dessus et font 789 prisonniers. Vers 21 h 30, les Allemands battent retraite signifiant par la même occasion la fin des combats. Bien qu’au final chacun conserva ses positions, la défense de Merkem fut une victoire importante pour les Belges. Jamais auparavant, ils n’avaient battu aussi clairement les Allemands.

Après l’affrontement du , les troupes belges reprennent l’initiative des combats et commencent à lancer des attaques sur les positions allemandes. Succès après succès, les Belges semblent reprendre la main les  et . Le , l’artillerie belge pilonne les positions allemandes trois heures durant puis l’infanterie s’avance et reprend quelques heures plus tard le bois d’Houtulst.


17  avril 1942 : évasion du général Giraud (Allemagne).

Le général d’armée Henri Giraud s’évade (à 63 ans) de la forteresse de Königstein après une préparation minutieuse et l’aide de quelques camarades de prison. Pendant ses deux années de captivité, il apprend l’allemand à la perfection. Sur le point d’être contrôlé par la Gestapo dans le train qui le mène en Alsace, il entame une conversation d’homme du monde avec un officier SS, … ce qui le dispense de présenter ses papiers. Évadé une première fois en 1914, ce second exploit lui vaut une belle réputation en France. Ne voulant pas se constituer prisonnier comme le lui demande Laval, il propose son aide aux alliés. Roosevelt voit en lui l’alternative au général De Gaulle mais les alliés constatent quelques mois plus tard qu’il n’a pas la fibre suffisamment politique.


17 avril 1961 : débarquement de la baie des Cochons (Cuba).

Préparée sous le mandat du président Eisenhower mais autorisée sous celui de J-F Kennedy, l’opération de la CIA visant à renverser le tout récent régime mis en place par Fidel Castro (1959) est un échec complet. Castro en se rapprochant des Soviétiques et en portant atteinte aux intérêts économiques américains sur l’île, décide la CIA à organiser une tentative de coup d’Etat avec 1400 exilés cubains, spécialement entraînés pour cette mission. Manifestement au courant du projet, Castro laisse bombarder (le 15 avril) ses bases aériennes par des avions US maquillés, mais prépare ses troupes à recevoir les mercenaires sur la plage : une centaine d’envahisseurs est tuée, le restant est fait prisonnier. Kennedy, par obligation mais adroitement, fait amende honorable pendant que Castro profite d’un énorme succès médiatique.

Des documents américains déclassifiés indiquent qu’un agent de la CIA a accidentellement fait feu en direction de pilotes amis lors du débarquement de la baie des Cochons, à Cuba, en 1961.

Les bombardiers B-26 pilotés par des exilés cubains avaient été modifiés pour ressembler à des avions militaires cubains, mais la ruse a trop bien fonctionné, peut-on lire dans les documents. On ignore, par ailleurs, si quiconque a été blessé à la suite de l’incident.

Les documents indiquent également que les autorités américaines avaient permis une utilisation limitée de napalm sur des cibles militaires et aussi dans le but de protéger la région où s’effectuait le débarquement.

Baie des Cochons

17 avril 1986 : Décès à 94 ans du grand ingénieur et industriel aéronautique Marcel Dassault.


17 avril 2021 : Décès à 106 ans d’Hubert Faure, dernier officier survivant du commando Kieffer.

Hubert Émile Faure, né le  à Saint-Astier (Dordogne) et mort le  à Paris, est un militaire français membre des commandos Kieffer, qui a combattu lors la Seconde Guerre mondiale.

Il participe à la bataille de France au cours de laquelle il est engagé à la bataille de Montcornet puis brièvement fait prisonnier en . En , ayant eu vent du débarquement allié en Afrique du Nord, il quitte la France pour rejoindre les Forces françaises libres. Il est arrêté en Espagne franquiste et emprisonné plusieurs mois à Bilbao d’où il s’évade avant d’être à nouveau arrêté au Portugal. Là, un représentant de la France libre lui permet de s’envoler pour Londres où il parvient au milieu de l’année 1943.

Fait prisonnier en , il parvient cependant à s’échapper et à rejoindre les forces françaises lorsque l’Armistice est signé. Lorsque les Alliés déclenchent l’opération Torch en Afrique du Nord le , Hubert Faure décide de rejoindre les Forces Françaises Libres en Angleterre : c’est le début d’un long périple qui, à l’instar de son futur camarade Maurice Chauvet, le mène vers l’Espagne pour y être fait prisonnier. Arrêté par les franquistes, ceux-ci l’internent dans un camp près de Bilbao. Malgré tout, il parvient à s’échapper en  avec un camarade rapidement repris. Seul, il traverse l’Espagne et rallie le Portugal où il est à nouveau arrêté et emprisonné. Pris en charge par un représentant de la France Libre, il est rapidement relâché puis parvient à s’envoler vers l’Angleterre. En , un an avant le débarquement, il se porte volontaire pour rejoindre les commandos français encadrés par le lieutenant de vaisseau Philippe Kieffer. Fort d’une excellente condition physique, d’un moral d’acier et de son expérience militaire, il est immédiatement remarqué par l’encadrement du stage commando à Achnacarry en Écosse. Avec le grade de Warrant Officer et son béret vert sur la tête, il est promu Maître-principal de la Marine nationale (équivalent d’adjudant-chef dans l’armée de Terre française) et commande une section au sein de la Troop 1.

Pendant la préparation du débarquement, les Français découvrent les cartes muettes et les maquettes des plages à prendre d’assaut. Avec ses hommes, Hubert Faure reconnaît rapidement la Normandie : « Nous, nous l’avons su immédiatement. Sur la table à manger, il y avait tout un tas de photos aériennes des plages normandes et des cartes. Mais il nous était interdit d’en parler à qui que ce soit ». Il se souvient des paroles du commandant Kieffer avant d’embarquer pour traverser la Manche : « Le commandant nous a dit qu’il y aurait beaucoup de pertes. Ceux qui ne voulaient pas y aller pouvaient partir, il ne leur en voudrait pas. Mais personne ne s’est dégonflé. À cet âge-là, nous n’avons pas peur de mourir. C’était une fierté pour nous de participer à la libération de notre pays ».

Le , il débarque avec ses hommes devant la commune de Colleville-sur-Orne (aujourd’hui Colleville-Montgomery) sous des tirs nourris, étant même soufflé par l’explosion d’obus allemands qui lui décollent la plèvre et lui font cracher du sang. Il reçoit même la communion de l’abbé René de Naurois, l’aumônier catholique du commando, juste après le débarquement. Moins de deux heures après le début de l’assaut, il devient le seul cadre de la Troop 1 encore valide, les autres ayant été blessés au feu : à compter de 8h15, la Troop 1 se dirige vers le complexe défensif du Casino, un redoutable ensemble de bunkers et de positions d’artillerie que les Français doivent prendre d’assaut. Mais Faure et ses hommes sont ralentis dans leur progression par les obstacles installés par les Allemands. Malgré les quatre tirs de PIAT, la défense allemande tient bon. Pendant que Kieffer part dérouter un blindé britannique pour appuyer les commandos français, c’est Hubert Faure qui commande les forces en présence et dirige les tirs de destruction. Une fois le Casino neutralisé, il se dirige successivement vers Bénouville, le pont Pegasus et enfin Amfreville, où les commandos tiennent bon face à des multiples incursions allemandes pendant de longues semaines.

Le , il est touché par un éclat d’obus, sa blessure s’infecte et il est rapatrié vers l’Angleterre, comme bon nombre de ses frères d’armes. Hubert Faure est toutefois réengagé à compter du  en Normandie, il est alors Enseigne de vaisseau.

À la veille du débarquement de Flessingue, il est sérieusement blessé à la colonne vertébrale lors d’un accident avec sa Jeep, celle-ci ayant percuté un char. Il effectue une rapide convalescence à Rouen puis chez lui en Dordogne, et retrouve son unité au front, dans les Pays-Bas, à l’occasion de l’assaut de l’île de Schouwen. Mais son état ne s’améliore pas et il doit mettre un terme à sa carrière militaire à la fin de la guerre en Europe.

Hubert Faure quitte l’armée après la capitulation allemande. Il ne fait donc pas partie des officiers qui forment les commandos post-1er BFMC comme le souhaitait l’Amiral d’Argenlieu. Après la guerre, il reprend ses études, et devient ingénieur des travaux publics, en Afrique notamment.

Le , Hubert Faure est élevé au grade de Commandeur de la Légion d’Honneur, et la cravate lui est remise par l’amiral Philippe de Gaulle : « Je voulais que l’insigne me soit remis par quelqu’un de la France libre. L’amiral, c’est une merveille de gentillesse. Il est mon voisin, et mon ami en même temps depuis trente années. », confiait alors l’heureux récipiendaire. Il a depuis été élevé à la dignité de Grand officier de la Légion d’honneur, puis de Grand-croix de la Légion d’honneur.

Crédit photo : DR.
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