Le centre d’entrainement au combat de l’armée française est situé à Mailly en Champagne. À 35 km de Châlons-en-Champagne dans cette ville où se tiennent d’autres genres d’épreuves, pendant la période de mai à juillet.
Le Camp de Mailly a été créé en 1902 et a même accueilli des troupes impériales russes avant la première guerre mondiale. Des combats de la grande guerre ont lieu à proximité lors de la bataille de la Marne. Utilisé par la Werhrmacht en 1944 il est bombardé par les alliés la même année. Transformé en camp de prisonniers allemands par les forces américaines il devient le lieu de déploiement du 3e Régiment du 3e RA. C’est ce régiment qui sera le premier à déployer les lanceurs Pluton de la composante nucléaire préstratégique.
La première* guerre du Golfe en 1991, avec l’engagement de la division Daguet rend nécessaire un terrain de manœuvre et d’entrainement complet pour des simulations les plus réalistes possibles. Le 32e Groupement de Camp – 3e RA. Le Centre d’entrainement expérimental a vu le jour en 1993 avant de devenir opérationnel en 1996 sous le nom de CENTAC.
Le terrain permet d’opposer 3 sous-groupements tactiques interarmes face à deux SGTIA ennemis sur un terrain de 120 km². Toutes les composantes des armes terrestres conventionnelles peuvent être déployées, compris les mines et engins explosifs improvisés.
Le fonctionnement
Le sous groupement tactique interarmes est formé d’une unité d’infanterie ou de cavalerie blindée associée selon les mission à des éléments d’appui et de soutien.
Les rotations durent deux semaines, avec une simulation virtuelle en première semaine avec le système OPOSIA avec des véhicules équipés de systèmes de simulation.
La seconde semaine est consacrée au terrain dans des conditions réalistes.
Les dispositifs mis en œuvre peuvent être généralistes ou spécifiques selon les missions à préparer et les terrains d’intervention.
La FORAD, force adverse qui sert de plastron est parfaitement crédible et motivée ce qui garantit selon les promoteurs du CENTAC une préparation optimale.
Le FORAD est composé de soldats du 5e régiment de Dragons, constitués en compagnie pour une période de 6 mois. Elles regroupent l’ensemble des fonctions opérationnelles, infanterie, cavalerie blindée artillerie et génie.
L’ouvrage contient de très nombreuses illustrations qui montrent la polyvalence de ces personnels de la FORAD, notamment en matière de contre-mobilité et de tirs indirects. Les SGTIA ont donc affaire à forte-partie. Certains entraînements ont lieu en milieu de combat chimique ce qui peut-être évidemment utile si des interventions au sol dans ces types d’engagements contre des ennemis utilisant ces systèmes d’armes sont un jours envisagés.
Les fantassins doivent aussi déjouer les pièges de la FORAD en matière d’EID, un entraînement vital dans les théâtres d’opérations actuels comme dans la bande sahélienne.
Dans ses limites actuelles le CENTAC peut entraîner 54 SGTIA par an, avec deux groupements spécialisés, analyse et conseil et simulation. Il est destiné clairement à l’engagement opérationnel et doit répondre à toutes les formes de coercition auxquelles les forces terrestres peuvent être confrontées.
Sur place, des OAC, observateurs- arbitres-conseillers suivent en permanence les unités en mouvement et veillent à rendre les conditions d’entraînement les plus réalistes possible. L’OAC est le partenaire privilégié du commandant d’unité.
Au niveau des infrastructures, le centre opérationnel du CENTAC permet le suivi en temps réel des unités entraînées.
L’ouvrage présente ainsi toutes les possibilités de ce centre, doté d’installations du type CENZUB, mais sans doute moins étendues qu’à Sissonne près d’Orléans. Les instruments de simulation STC, simulateurs de tirs de combat sont également largement utilisés avec un boîtier individuel de simulation. Toutes les données sont recueillies et rassemblées au centre opérationnel Centaure qui constitue le centre nerveux du CENTAC.
Le CENTAC est amené à évoluer en intégrant des nouveaux outils d’infovalorisation comme SCORPION dans al continuité du système CENTAURE. Les effets d’animation seront ainsi plus réalistes et devraient apporter une plus-value conséquente en matière de préparation opérationnelle.
Bruno MODICA
* Cette première guerre du golfe est en réalité la seconde si l’on prend en compte la guerre entre l’Iran et l’Irak entre 1980 et 1988
Editions Pierre de Taillac, 128 pages, cartonné, 29,90 €