jeudi 28 mars 2024

HISTOIRE : Chronique culturelle du 9 mai

9 mai -1457 : bataille de Megiddo première du nom remportée par Thoutmôsis III.

opposa l’armée égyptienne commandée par Thoutmôsis III à une coalition syro-cananéenne dirigée par le roi de Qadesh. C’est la première bataille de l’histoire dont les détails, très précis, nous soient connus.

Différentes dates ont été proposées : on hésite entre la période de -1450 à -1457, celle de -1480 à -1482 et celle de -1470 à -1479.

La victoire fut égyptienne et l’ennemi se réfugia dans Megiddo, qui se rendit après un siège de sept mois.

Le compte rendu de la bataille, rédigé par le scribe de l’armée Tjenen, fut consigné dans une longue inscription que le roi fit graver sur les parois du temple d’Amon-Rê à Karnak : un texte de 225 lignes, chacune mesurant 25 mètres de long, que les historiens appellent les Annales de Thoutmôsis III.

Crédit : DR.

9 mai 1435 : Victoire des Français sur les Anglais à la bataille de Gerberoy (Picardie)

Arundel parvint devant Gerberoy, le , en début de matinée avec un détachement d’avant-garde probablement peu nombreux qu’il fit retrancher et mettre en observation dans un creux de terrain aux abords immédiats de la ville (ce lieu fut nommé par la suite le Val d’Arondel), en attendant l’arrivée du gros de ses troupes qui suivait avec les bagages et le matériel lourd.

Les Français, grâce à la position élevée de Gerberoy par rapport à la campagne environnante, constatèrent rapidement qu’ils avaient devant eux une faible avant-garde et qu’une colonne ennemie importante arrivait par la route de Gournay. Sachant qu’ils n’étaient pas en mesure de soutenir un siège dans l’état où étaient les fortifications, ils décidèrent de prendre l’initiative et d’attaquer en rase campagne, prenant les Anglais totalement au dépourvu.

Une colonne de cavalerie menée par La Hire sortit de la ville et, contournant la position occupée par l’avant-garde d’Arundel, assaillit par surprise la colonne anglaise sur la route de Gournay. Cette colonne, croyant que son avant-garde avait déjà bloqué les sorties de Gerberoy et ne prévoyant pas la possibilité d’être attaquée, était en formation de marche et non pas en ordre de bataille. Malgré son importance numérique, elle fut facilement mise en déroute et poursuivie jusqu’au lieu-dit « Les Épinettes », aux abords de Laudencourt, un hameau des environs de Gournay.

Pendant ce temps, le reste de la garnison sous le commandement de Xaintrailles était aux prises avec le groupe d’Arundel. L’avant-garde anglaise, isolée et privée des renforts attendus, s’était protégée à l’aide d’un barrage de pieux. Au cours de ce combat, le comte d’Arundel fut sérieusement blessé à une jambe par un coup de couleuvrine (les troupes françaises commençaient alors à se familiariser avec les armes à feu).

Lorsque les cavaliers de La Hire furent de retour sous Gerberoy après leur raid victorieux, la position des Anglais devint intenable. Isolés et désormais très largement inférieurs en nombre, ils succombèrent.

Le comte d’Arundel fut fait prisonnier et mourut peu de temps après des suites de sa blessure. Les pertes anglaises furent très importantes, sans doute plusieurs centaines d’hommes (quoique les données chiffrées soient incertaines), tandis que les Français ne perdirent semble-t-il qu’une vingtaine de combattants.

À la suite de cette victoire, les troupes de Charles VII ne gardèrent que provisoirement le contrôle de Gerberoy. La ville fut en effet assiégée et reprise par les Anglais en . Elle ne devait être définitivement reconquise par les Français qu’en 1449. Par la suite, la Normandie passant entièrement sous le contrôle du roi de France en 1451, Gerberoy perdit son rôle stratégique de place-frontière


9 mai 1630 : mort d’Agrippa d’Aubigné, calviniste, homme de guerre, écrivain et poète (Genève).

Agrippa d'Aubigné


8/9 mai 1769 : bataille de Ponte Novo (Corse)

La Corse est une possession de la ville de Gènes depuis le XIVe siècle. Les Génois considèrent l’île comme une colonie à exploiter et finissent par irriter les habitants qui régulièrement se révoltent. La famille Paoli (le père, Hyacinthe puis le fils, Pascali) se fait un nom dans les luttes indépendantistes que certains patriotes corses mènent dès 1729 contre Gênes puis contre la France. Des troupes françaises font déjà garnison dans quelques villes corses à la demande de Gênes et avant même que celle-ci ne cède au roi de France la souveraineté sur l’île (1768). Lors de la bataille de Borgo (fin 1768), le marquis de Chauvelin est battu par les hommes de Pascal Paoli, général et père de la Nation corse. Six mois plus tard, Le conte de Vaux débarque avec 24 000 hommes et bat les patriotes à Ponte Novo. La bataille, où les Corses se battent très courageusement, est un des symboles fondateurs de la lutte indépendantiste. Le père de Napoléon Bonaparte appartient à cette mouvance mais finit par se rallier à la France à la différence de Paoli qui s’exile 20 ans au Royaume-Uni. Napoléon nait quelques mois plus tard (15 août 1769). Paoli revient sur son île à la faveur de la Révolution française et tout en étant un des hommes emblématiques des Lumières et de la Démocratie naissante, il s’oppose à la famille Bonaparte… avec l’aide des Anglais.


9 mai 1789 : Mort à 73 ans du lieutenant-général et ingénieur Jean-Baptiste Vaquette de Gribeauval

En 1774, une commission de quatre maréchaux se prononce pour la réhabilitation du système Gribeauval, entérinée par l’ordonnance du , année à laquelle il est élevé à la dignité de grand-croix dans l’ordre de Saint-Louis. À la suite de la mort de Joseph-Florent de Vallière, Gribeauval est finalement nommé premier inspecteur de l’artillerie en 1776 par le secrétaire d’état à la Guerre, le comte de Saint-Germain, qui lui demande de poursuivre son œuvre de réforme, aussi bien en ce qui concerne l’organisation et l’instruction du corps royal de l’artillerie, que pour l’amélioration de l’armement.

Les pièces légères de campagne du système Gribeauval donneront à l’artillerie française une certaine supériorité sur celle des autres nations européennes lors des guerres de la Révolution, notamment lors de la bataille de Valmy (1792) remportée sur une coalition menée par la Prusse.

S’inspirant de précédentes améliorations opérées dans les artilleries prussienne et autrichienne, Gribeauval s’attache à rationaliser l’artillerie de campagne et à la rendre à la fois plus mobile sur le champ de bataille et plus facilement réparable par l’interchangeabilité des pièces. Par ses travaux de rationalisation des dimensions, des tolérances, et l’utilisation d’instruments de précision et de gabarits pour la réception des pièces, Gribeauval peut être considéré comme le père de l’inspection qualité moderne. Ses Tables des constructions des principaux attirails de l’artillerie seront publiées en 1789, et les planches de dessins techniques en 1792.

L’artillerie de campagne est composée de trois types de canon en bronze tirant des boulets pleins en fonte de fer de 4, 8 et 12 livres (soit environ 2, 4 et 6 kilogrammes), ainsi que d’un obusier de 6 pouces également en bronze. La portée pratique est d’environ 600 mètres pour les boîtes à balles (improprement appelées cartouches à mitraille) et de 800 mètres pour les boulets. Par ricochet ceux-ci peuvent encore tuer jusqu’à 2 000 mètres. La pièce de 4 peut tirer deux coups à la minute et la pièce de 12 un coup. L’obusier de campagne tire un obus en fonte de fer creux chargé de poudre et coiffé d’une fusée en bois dont le canal est rempli d’une composition fusante qui s’enflamme au départ du coup, le tout pesant 24 livres (12 kilogrammes). L’obus se tire comme un boulet, puis éclate en fragments comme une bombe au bout d’une trentaine de secondes.

Les pièces de campagne sont équipées d’une hausse de mire pour pointer au-delà du but en blanc, et d’une semelle mobile sur laquelle repose la culasse de la bouche à feu, ajustable en hauteur par une vis de pointage.

Le service d’une pièce de canon est assuré par une demi-escouade d’artilleurs, composée de deux canonniers de première classe qui pointent la pièce, et de six servants. Pour les manœuvres, le règlement prévoit de leur adjoindre cinq servants auxiliaires empruntés à l’infanterie pour la pièce de 8 et sept servants pour la pièce de 12, mais cet ajout n’est plus nécessaire dès que le train d’artillerie est militarisé à partir de 1800 et que toutes les manœuvres se font avec l’avant-train attelé et, le cas échéant, à la prolonge.

Crédit : DR.

9 mai 1808 : le colonel Vincent-Yves Boutin quitte Toulon pour Alger.

A bord du brick Le Requin, Boutin part en mission secrète pour le compte de l’Empereur afin de dresser la carte du littoral algérois.


9-13 mai 1864 : bataille de Spotsylvania (guerre de Sécession) qui opposa les généraux Grant et Lee.

Se déroulant dans le tranchées, elle fut l’un des affrontements les plus atroces de la guerre civile

Il est difficile d’évaluer les pertes totales des deux armées à la fin de la bataille. On comptabilise 32 000 morts du 5 au 12 mai 1864 pour l’Union. Durant la seule bataille de Spotsylvania, les pertes des unionistes furent donc de 18 000 hommes à peu près. De leur côté, les sudistes perdirent 12 000 hommes dont 20 officiers. La campagne de l’été 1864 avait à peine commencé que les pertes laissaient à penser qu’elle venait de se finir. On dut appeler des renforts pour combler les pertes. Les deux batailles de la Wilderness et de Spotsylvania étroitement liées ne donnèrent aucun résultat significatif. Les nordistes avaient bien repoussé les sudistes, mais sur une distance tellement courte que le résultat était nul. La campagne de 1864 devait s’avérer bien longue et meurtrière.


9 mai 1888 : Naissance de Francesco Baracca, as italien de l’aviation de la Grande Guerre. L’emblème du cheval cabré noir qu’il affichait sur son avion a inspiré celui de Ferrari. Il a participé à 63 combats aériens et abattu 34 appareils ennemis.

Le , alors que la bataille du Piave faisait rage, il fut tué lors d’un vol de harcèlement à basse altitude au-dessus des positions autrichiennes avec un vieux SPAD VII. Son avion fut retrouvé là où il fut abattu, mais son corps ne fut découvert qu’après la retraite autrichienne. Personne ne sut exactement comment il était mort, d’aucuns prétendent qu’il s’était suicidé pour ne pas tomber aux mains de l’ennemi. Il avait reçu une balle en plein front.


9 mai 1912 : premier décollage d’un navire (Portland- Royaume-uni).

Le commandant Samson, de la marine britannique fait décoller un hydravion Short à moteur propulsif du HMS Hibernia alors en mouvement, au cours d’un défilé naval.


9 mai 1940 : des commandos allemands interviennent en précurseurs sur les ponts du Rhin (Hollande – Belgique)

Prélude à l’offensive allemande mettant fin à la drôle de guerre.


9 mai 1942 : bataille aéronavale de la Mer de Corail.

Les Américains arrêtent l’expansion japonaise vers Port Moresby.


9 mai 1945 : seconde signature de la capitulation allemande (Berlin).

Le lendemain du 8 mai et à la demande de Staline.


9 mai 1950 : discours initiant la CECA (salon de l’Horloge – Quai d’Orsay).

Sur proposition de Jean Monnet, Robert Schuman, ministre français des Affaires étrangères appelle à la mise en commun sous une autorité internationale des productions française et allemande de charbon et d’acier. Cette « déclaration Schuman » est considérée comme l’acte de naissance de l’Union européenne et fait du 9 mai la fête de l’Europe depuis 1985.


9 mai 1995 : Mort à 86 ans de Joseph Duhautoy-Schuffenecker, aumônier militaire dans les FFL et Compagnon de la Libération


9 mai 2015 : crash d’un A 400M (Séville).


IN MEMORIAM

Premiers maîtres Alain BERTONCELLO et Cédric de PIERREPONT, du Commando HUBERT, morts au combat le 9 mai 2019 lors d’une libération d’otages au Burkina Faso.

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