vendredi 29 mars 2024

HISTOIRE : Chronique culturelle du 31 mai

31 mai 1223 : bataille de la rivière Kalka (entre Donetsk actuel et Mariupol).

Elle oppose une avant-garde de la cavalerie de l’empire mongol, commandée par Djebé et Subötaï, à une coalition rassemblant les princes Rus’ de Galicie-Volhynie, de Kiev, de Tchernikov et de Smolensk appelés au secours par le khan des Coumans. Elle s’achève par une nette victoire des Mongols et préfigure le début de l’invasion de la Russie par les Mongols de Gengis Khan et, par suite, le début du joug mongol sur la Russie, qui s’étale sur près de trois siècles.

Djebé et Subötai n’exploitent pas leurs victoires, se contentant de mettre à sac les villes prises. Leur objectif est de recueillir des renseignements sur les pays situés à l’ouest pour une campagne future. L’armée qui a écrasé les forces Rus’ coalisées est en effet « seulement » une avant-garde. Après la bataille de la Kalka, ils prennent la direction de l’est, faisant le tour de la Caspienne par le Nord pour rejoindre Gengis Khan et retourner en Mongolie. Mais ils ont reconnu le terrain et reviendront une douzaine d’années plus tard, en conquérants cette fois.

Après la bataille, les Mongols retournent auprès de Gengis Khan, non sans avoir pillé des comptoirs commerciaux génois de Crimée tout proches et le territoire des Bulgares de la Kama.

Les Mongols et les Rus’ ne tirent pas le même bilan de cette bataille. Les princes Rus’ ne semblent pas se rendre compte de la future menace qui plane sur eux, et restent divisés. Leurs adversaires ont disparu aussi vite qu’ils sont arrivés. Les Mongols, eux, ont pris acte de leurs possibilités en Occident. Lorsque les Mongols reviennent, quinze ans plus tard, sous le règne de Batu, l’armée est composée de 150 000 hommes et commandée par l’expérimenté Subötaï, qui connaît le terrain et la situation politique. Et la Rus’, toujours divisée en multiples principautés, ne pourra pas résister à ce qui sera cette fois une invasion. Le « joug mongol » s’établira sur la Russie pour deux siècles et demi.

Invasions mongoles sous Gengis Khan (Wikipedia).

31 mai 1805 : attaque du rocher du Diamant (Martinique).

Les Britanniques occupent l’îlot au large de la Martinique depuis janvier 1804 dans le cadre de la guerre que se livrent les Français et les Anglais pour le contrôle des Antilles. Le rocher du diamant est un promontoire permettant de surveiller le canal entre la Martinique et l’île de Sainte Lucie (plus au Sud). Défendu par une petite garnison (une centaine d’hommes) et des canons hissés à son sommet, le rocher remplit la fonction d’un « vaisseau immobile » de sa majesté d’où le nom donné par l’amirauté britannique, HMS Diamond Rock. Le futur contre-amiral français Cosmao en attaquant la garnison retranchée sur l’îlot, perce d’un coup de boulet de canon les citernes d’eau, obligeant celle-ci à se rendre une semaine plus tard.


31 mai 1809 : Mort à 40 ans du maréchal d’Empire Jean Lannes

Engagé volontaire en 1792, il fait ses premières armes sur le front pyrénéen, puis dans l’armée d’Italie où, général de brigade, il est remarqué par Bonaparte lors de la bataille du pont d’Arcole. Il participe ensuite à la campagne d’Égypte et est élevé au rang de général de division.

Lors de la seconde campagne d’Italie (1799-1800), il dirige l’avant-garde de l’armée française. Il remporte son plus grand succès à la bataille de Montebello le . Son intelligence et son aptitude au combat sont confirmées lors de la bataille de Marengo cinq jours plus tard. Il est ensuite ministre plénipotentiaire au Portugal où il se heurte aux diplomates britanniques et portugais. En 1804, Napoléon l’élève à la dignité de maréchal d’Empire et lui donne le commandement du cinquième corps de l’armée des côtes de l’Océan.

Il participe à la campagne d’Allemagne achevée à Austerlitz (). Ayant quitté l’armée à la dissolution de la Troisième Coalition, il est rappelé par Napoléon lorsque la Prusse déclare la guerre à la France et suit l’Empereur dans sa campagne de Prusse et de Pologne : après la bataille d’Iéna (), il est chargé de pourchasser l’armée russe de Bennigsen, qu’il écrase à la bataille de Pułtusk. Il prend part à la bataille de Friedland où il combat encore en infériorité numérique. Le , il est fait duc de Montebello puis envoyé en Espagne où il remporte la bataille de Tudela, puis mène le second siège de Saragosse.

En 1809, il participe à la deuxième campagne d’Autriche, durant laquelle Vienne est de nouveau prise par les Français. Mais le , durant la bataille d’Essling, le maréchal Lannes, après avoir vu son ami le général Pouzet se faire tuer d’une balle perdue, est frappé à son tour par un boulet de trois livres qui le blesse gravement aux jambes. Malgré les tentatives des médecins, il meurt le , à l’âge de 40 ans.

Au cours de sa carrière, Lannes a démontré des qualités d’attaquant (Saragosse, Montebello), de chef d’avant-garde (Friedland, Aspern-Essling) ou de manœuvrier (Ulm, Iéna) qui en font, avec Davout, l’un des meilleurs commandants dont ait disposé Napoléon. Celui-ci dira de lui à Sainte-Hélène : « Lannes, le plus brave de tous les hommes […] était assurément un des hommes au monde sur lesquels je pouvais le plus compter […] L’esprit de Lannes avait grandi au niveau de son courage, il était devenu un géant […] ».


31 mai 1915 : premier raid de Zeppelin (Londres).

On en compte une vingtaine durant l’année 1915. Ce même jour, René Fonck, le futur as de la chasse française (75 victoires homologuées, 142 probables) obtient son brevet de pilote.


31 mai 1916 : bataille navale du Jutland (Mer du Nord).

Une bataille navale oppose, au large du Danemark, 37 navires britanniques à 21 allemands. Ces derniers, sous le commandement de l’amiral von Scheer, évitent l’encerclement et obligent la Royal Navy, commandée par l’amiral Jellicoe, à rompre le combat. Les pertes sont lourdes des deux côtés et le résultat indécis. C’est la plus grande bataille navale de la guerre 14-18. La Royal Navy sort quelque peu humiliée de cette bataille navale, la plus importante du conflit. Il n’en reste pas moins que la marine allemande, fragilisée, devra à partir de là renoncer à gagner la haute mer. Elle se cantonnera à la guerre sous-marine. 


31 mai 1918 : baptême du feu du char Renault FT (Chaudun-Ploisy).

Une trentaine de nouveaux chars Renault FT sont engagés dans l’urgence aux côtés de la division marocaine afin de conserver le saillant de Reims face à la progression allemande.

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31 mai 1945 : conflit franco-britannique (Damas).

Voulant faire revivre les accords Sykes-Picot (1916) qui accordent à la France la région aujourd’hui constituée de la Syrie et du Liban, la France bombarde Damas (29 mai) agitée par des revendications indépendantistes se fondant sur l’indépendance donnée par le général Catroux (25 décembre 1941). Le bombardement ne fait qu’envenimer la situation. Les Britanniques imposent alors leur médiation au général De Gaulle.

Lire : La fin de la présence française en Syrie : de la crise de mai 1945 au départ des dernières troupes étrangères


31 mai 1991 : fin théorique de la guerre en Angola (Lisbonne).

Le président angolais Dos Santos signe avec Jonas Savimbi, le chef de l’UNITA, un accord de paix qui met, théoriquement, fin à 15 ans de guerre civile. Guerre coloniale, idéologique, économique, ethnique, … ce conflit très meurtrier n’a réellement pris fin qu’à la mort de Savimbi en 2002.


31 mai 1962 : exécution du SS Adolph Eichmann (Tel Aviv).

Enlevé le 11 mai 1960 à Buenos Aires par un commando du Mossad, Eichmann est jugé après 14 ans de cavale, lors d’un procès retentissant en Israël. Il est exécuté par pendaison et ses cendres jetées dans les eaux internationales de la Méditerranée.

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