vendredi 19 avril 2024

HISTOIRE : Chronique culturelle du 21 mai

21 mai 878 : Fin du siège de Syracuse

La cité tombe dans la matinée du  après neuf mois de siège. Les défenseurs venaient de se retirer des murailles pour se reposer et déjeuner, ne laissant qu’une garde limitée pour tenir la brèche, sous la conduite de Jean Patrianos. Les Arabes en profitent pour lancer une attaque surprise, utilisant tous leurs engins de siège en même temps pour soutenir leur offensive. Le patrice se précipite alors pour rejoindre les défenseurs mais les Arabes les ont tués et viennent de pénétrer dans la cité. Un détachement qui tente de bloquer la voie vers l’église du Sauveur est annihilé et les Arabes pénètrent dans l’église où la plus grande partie de la population s’est réfugiée et périt dans le massacre qui s’ensuit. Le patrice se retrouve isolé avec soixante-dix hommes au sein d’une tour, jusqu’à ce soit contraint de se rendre le lendemain. Quant à Théodose, il assiste à la liturgie dans la cathédrale quand la nouvelle de la chute de la cité lui arrive. Il est alors fait prisonnier avec l’archevêque. À la différence de qui intervient dans l’église du Sauveur, les Arabes ne les maltraitent pas mais forcent l’archevêque à révéler l’emplacement de la sacristie, où les objets précieux sont conservés.

La plus grande partie de la population est tuée lors du sac de la ville. Selon Théodose, parmi les seuls notables, plus de 4 000 sont tués. Le commandant arabe, Abu Ishaq, fait exécuter le patrice byzantin la semaine suivante et les 70 hommes qui ont formé le dernier carré de la résistance byzantine sont emmenés à l’extérieur de la ville et battus à mort. Nicétas de Tarse, l’un des défenseurs, est pris à part, torturé puis exécuté pour avoir insulté le prophète Mahomet lors du siège. Seuls quelques mardaïtes venant du Péloponnèse ainsi que quelques soldats de la garnison parviennent à s’enfuir et à atteindre la Grèce, où ils informent Adrianos de la chute de la ville. Cette dernière est pillée et pratiquement complètement détruite. Selon Ibn al-Athîr, les Arabes restent dans la ville durant deux mois avant de revenir vers leur base, laissant la cité en ruines. Ibn al-Athîr affirme aussi qu’une escadre byzantine apparaît devant la ville mais est repoussée après une bataille lors de laquelle quatre navires byzantins sont coulés.


21 mai 1420 : traité de Troyes.

Le duc de Bourgogne, Philippe Le Bon et le roi d’Angleterre, Henri V, signent le traité qui livre la France aux Anglais. C’est le résultat de la défaite française d’Azincourt et de la division du royaume entre les Bourguignons et les Armagnacs. Le dauphin Charles VII ne règne plus que sur la moitié sud de la France, son conseil et sa cour sont itinérants.

Le 1er Henri V fait une entrée triomphale à Paris en compagnie du roi Charles VI et du duc Philippe le Bon. L’université de Paris, avec à sa tête le recteur Pierre Cauchon, et les états généraux de langue d’oïl lui apportent leur soutien en enregistrant le traité de Troyes.

Le Henri V meurt, peu avant Charles VI, le  suivant. Le fils d’Henri V, âgé de dix mois, est ainsi proclamé « roi de France et d’Angleterre » (il devient Henri VI d’Angleterre, et, hypothétiquement, Henri II de France). Le duc de Bedford assure dès lors la régence en France, et met le siège devant Orléans, la dernière ville au nord de la Loire fidèle à Charles VII, le .

Par la suite, les victoires du parti de Charles VII avec l’aide de Jeanne d’Arc (bataille de Patay et chevauchée vers Reims), rendent caduc le traité de Troyes, par ailleurs cassé par les juristes fidèles à la maison de Valois, arguant, d’une part, que la couronne de France n’appartient pas au roi de France, qui ne pouvait donc en disposer et que, d’autre part, la succession au trône de France est liée à l’application de la loi salique, qui interdit aux filles de transmettre des droits à la couronne. Cependant, les rois d’Angleterre, bien que ne possédant de facto aucun pouvoir au royaume de France, conservent officiellement le titre de roi de France pendant près de quatre siècles, avant de l’abandonner en 1802, à la suite de la paix d’Amiens.

Ironie historique, Henri VI, bénéficiaire (involontaire) du traité de Troyes, se retrouvera 40 années plus tard dans la position de Charles VI, contraint par l’Acte d’Accord de déshériter son propre fils de la couronne d’Angleterre en 1460 durant la guerre des Deux-Roses.

Ratification du Traité de Troyes conclu entre Henri V et Charles VI. Acte rédigé en latin, daté du 21 mai 1420, à la cathédrale Saint-Pierre de Troyes.

21 mai 1521 : fin du siège de Pampelune (Espagne).

Le 20 mai, le général Lesparre prend la ville de Pampelune avec 13 000 franco-navarrais, dans le cadre de la lutte entre François 1er et Charles Quint. La forteresse, défendue par Miguel de Herrera et à peine 1000 Castillans, résiste encore quelques heures alors que tout espoir de vaincre a disparu. Le chef de la forteresse s’est laissé convaincre par la fougue d’Ignace de Loyola qui désire combattre jusqu’au bout quoiqu’il advienne. Noble, basque et chef militaire plein d’avenir, Loyola possède déjà certaines des qualités de persuasion et courage qui feront de lui quelques années plus tard, le fondateur et « général » de l’ordre jésuite. L’artillerie française tire juste et à force de concentrer son bombardement sur les remparts, finit par ouvrir une brèche. Loyola prend la tête d’un détachement pour repousser l’assaut qui se prépare contre l’ouverture pratiquée dans l’enceinte, mais un boulet de canon lui brise les jambes. Le prometteur mais dorénavant boiteux, Ignace de Loyola, vient d’entrer sans le savoir, dans sa deuxième carrière : Il sera général (des Jésuites) et conquérant (d’un empire spirituel).


21 mai 1813 : bataille de Bautzen.

Lors de la campagne de Saxe, les maréchaux Oudinot et Ney culbutent une armée prusso-russe (Blücher et Barclay de Tolly), qui parvient néanmoins à se retirer en bon ordre. Le seul réel bénéfice de la journée est la confirmation de l’audace et de la ténacité des « Marie-Louise », ces jeunes  conscrits qui ont connu leur baptême du feu à Lützen (2 mai).


21 mai 1871 : début de la semaine sanglante (Paris).

Le chef du pouvoir exécutif, Adolphe Thiers, envoie 130 000 hommes (« les Versaillais ») mettre fin à la tentative de révolution des communards parisiens. La reconquête de la capitale se fait quartier par quartier causant un minimum de 20 000 morts.


21 mai 1879 : Bataille navale d’Iquique

Elle s’est déroulée le , durant la guerre du Pacifique, conflit entre le Chili et l’alliance entre le Pérou et la Bolivie. La bataille a eu lieu devant le port péruvien d’Iquique, le Huáscar, cuirassé péruvien commandé par Miguel Grau, coulant finalement l’Esmeralda, corvette en bois chilienne sous les ordres d’Arturo Prat, après quatre heures de combat.

Au total, le Huáscar avait tiré quarante projectiles. Les Chiliens accusèrent 135 morts. Les Péruviens perdirent le jeune lieutenant Jorge Velarde et sept marins furent blessés. Immédiatement, avant d’avancer vers la Covadonga, Grau organisa le sauvetage des 62 survivants, dont le dernier lieutenant Luis Uribe Orrego, qui salua le geste humanitaire du commandant du Huáscar.

Naufrage de l’Esmeralda.

21 mai 1891 : Pierre Loti « immortel ».

Le capitaine de frégate Julien Viaud (Pierre Loti en littérature) est élu à l’Académie française. Il n’ a que 42 ans.


21 mai 1940 : accident du général Billotte. (Ypres – Belgique).

À l’issue de la conférence d’Ypres, qui a regroupé les représentants belges, britanniques et français pour décider des mesures à prendre suite à l’encerclement de l’armée du Nord par les forces allemandes, le général Billotte, commandant le corps français et chargé de conduire la contre-offensive contre les unités allemandes les plus avancées, se tue dans un accident de voiture en retournant à son PC. La vacance du commandement sera quasi-totale durant plusieurs jours, empêchant les alliés de saisir l’opportunité d’une « nouvelle Marne », alors même que des avions de reconnaissance français ont décelé la faille dans le dispositif allemand extrêmement étiré. Le commandant britannique, Lord Gort, conduit néanmoins l’attaque qui lui a été demandée à partir d’Arras avec un bataillon de chars qui sera presque totalement détruit, mais non sans mettre sérieusement en difficulté la 7e Panzerdivision du Général Rommel ; toutefois, aucune troupe n’est prévue pour exploiter cette percée. En dehors de l’encerclement, au Sud-Est, le général Besson commandant le groupe d’armées N°3, mal informé des conclusions d’Ypres (cf. la mort de Billotte) et faisant peu confiance aux Anglais, reste passif, malgré une supériorité numérique et matérielle croissante grâce à l’arrivée permanente de renforts de Lorraine.


21 mai 1982 : débarquement britannique à San Carlos (Iles Falkland).

Au cours de la nuit du , les Britanniques réalisent un débarquement amphibie de 4 000 hommes à Port San Carlos (sur les plages de la côte nord des Malouines, à 100 km à l’ouest de Stanley) et s’assurent de son contrôle. Le plan vise à se rendre maître de Darwin et Goose Green avant de se tourner vers Port Stanley. Les Argentins lancent des attaques aériennes répétées contre les navires britanniques en piquet radar antiaérien dans le Falkland Sound: la frégate HMS Ardent (F184) est coulée, les destroyers HMS Argonaut (en)(F56) et le HMS Brilliant (F90) sont gravement endommagés, l’Antrim reçoit deux bombes non explosées, les transports de troupes demeurent intacts. Dix-sept avions argentins et quatre hélicoptères sont détruits.

Le , la tête de pont est consolidée, 5 000 hommes sont à terre. L’HMS Antelope (en)(F170) coule lors d’une tentative de désamorçage d’une bombe non explosée. Un Harrier est perdu en mer. Les Argentins perdent huit avions.

Le , le MV Atlantic Conveyor, porte-conteneurs réquisitionné, est coulé par deux missiles Exocet lors d’une attaque dirigée par des Super-Étendards qui cherchent à toucher le porte-avions Hermes. Le porte-conteneur a une cargaison composée de la quasi-totalité des hélicoptères lourds de la Task Force avec lesquels les Britanniques espèrent se projeter rapidement de la tête de pont de San Carlos vers Port Stanley (six hélicoptères Wessex du N°848 Naval Air Squadron et quatre CH-47 Chinook du Squadron 18 de la RAF). Il comprend en outre des plaques Pierced Steel Planking (PSP) et les tentes nécessaires à la construction d’un terrain d’aviation provisoire à San Carlos qui permettrait notamment de faire se poser les hélicoptères et des Harrier d’appui tactique. Les missiles sont passés près de la frégate HMS Ambuscade (Type 21) (F172) qui les a déviés en lançant des leurres à paillettes. Ils se sont alors dirigés vers l’Atlantic Conveyor qui n’en dispose pas et n’a pu les éviter.

Débarquement britannique à San Carlos le 21 mai 1982.
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