21 juin -217 : bataille de Trasimène – Deuxième guerre punique (Italie).
Hannibal, commandant les armées de Carthage, ennemie de Rome, a franchi, deux ans auparavant, les Alpes en provenance d’Espagne. Il a enchaîné les victoires sur les légions romaines et progresse à présent vers Rome, entraînant ses adversaires à sa poursuite. Il organise aux abords du lac Trasimène probablement la plus grande embuscade de l’histoire militaire où, avec ses 40 000 combattants il piège les 40 000 hommes du consul Flaminius. Obnubilé par la poursuite d’Hannibal, Flaminius ne s’est en effet pas rendu compte que sa « fuite » n’était qu’un leurre d’une fraction des forces d’Hannibal, destiné à l’entraîner dans une nasse mortelle. Le gros des troupes est caché en embuscade sur les hauteurs dominant le chemin en bord du lac Trasimène sur près de 5 km. Seuls 6 000 romains parviendront à échapper au massacre.
21 juin 1527 : mort du philosophe florentin Nicolas Machiavel.
Théoricien de la politique, de l’histoire et de la guerre, mais aussi poète et dramaturge, il a été pendant quatorze ans fonctionnaire de la République de Florence pour laquelle il a effectué plusieurs missions diplomatiques, notamment auprès de la papauté et de la cour de France.
Durant toutes ces années, il observe de près la mécanique du pouvoir et le jeu des ambitions concurrentes. Machiavel est à ce titre, avec Thucydide, l’un des fondateurs du courant réaliste en politique internationale. Deux livres majeurs ont surtout assuré sa célébrité : Le Prince et Discours sur la première décade de Tite-Live.
La politique chez lui se caractérise par le mouvement, les ruptures violentes et le conflit. Si le recours à la force est une possibilité clairement admise, la politique requiert également des capacités rhétoriques de façon à convaincre les autres. Enfin, elle exige que les hommes politiques recourent à la virtù, un des concepts clés de sa pensée, qui désigne l’habileté, la puissance individuelle et le flair, permettant de passer outre à la force aveugle de la mauvaise fortune et d’innover afin que l’État puisse faire face aux défis qui se présentent. Ici deux traditions d’interprétation s’opposent : ceux qui insistent, tel Nietzsche, sur le caractère aristocratique de l’homme d’État machiavélien et ceux qui, au contraire, mettent en avant le fait que, dans une république où chacun a la liberté de participer au politique, il se trouvera nombre d’hommes disposant de la virtù nécessaire pour faire face aux défis à relever.
Lire sur Theatrum Belli : Machiavel, homme de guerre
21 juin 1813 : bataille de Vitoria (Espagne).
Depuis le début de la campagne de Russie, l’Empereur prélève régulièrement des troupes sur le théâtre espagnol qui n’est pourtant pas brillant et va finir par imploser.
Joseph Bonaparte, roi d’Espagne par la volonté de son frère, se replie vers la frontière française ne pouvant plus tenir Madrid. Ses 57 000 hommes sont battus par 78 000 Britanniques, Espagnols et Portugais. Cette défaite de Vitoria conclue la désastreuse guerre d’Espagne. Abandonnant leur butin aux Anglais, qui du coup stoppent leur poursuite, les Français parviennent à se replier mais en perdant 7 500 hommes.
Pour l’anecdote, la Bataille de Vitoria est aussi le plus grand succès de Beethoven de son vivant (mais pas le meilleur selon les spécialistes de l’art). Cette œuvre, intitulée aussi la Victoire de Wellington a été donnée en plein air à Vienne (1813), par deux orchestres symphoniques, accompagnés des tirs de canons et de fusils (à blanc bien entendu), Beethoven dirigeant le tout.
21 juin 1913 : l’Américaine Tiny Broadwick est la première femme à effectuer un saut en parachutre depuis un avion.
Née le à Oxford (Caroline du Nord) sous le nom de Georgia Ann Thompson, elle doit son surnom « Tiny » au fait qu’elle est petite (1,52 m pour 38,5 kg). Elle fait son premier saut en parachute en 1908 depuis un ballon, à l’âge de 15 ans, et fait son premier saut à partir d’un avion le à Los Angeles. En 1914 elle fait des démonstrations pour l’armée, et devient aussi la première à réaliser un saut en chute libre. Avec Lucienne Cayat de Castella, elles sont les premières femmes à effectuer un saut en parachute depuis un avion. Lorsqu’elle arrête sa carrière de parachutiste en 1922 elle a réalisé plus de 1 000 sauts. Elle est décédée le 25 août 1978.
21 juin 1919 : sabordage de la flotte allemande (Scapa Flow – Ecosse).
Le sabordage de la flotte allemande se produisit dans la base de la Royal Navy à Scapa Flow (une baie de l’archipel des Orcades, dans le nord de l’Écosse) après la fin de la Première Guerre mondiale en 1919 mais avant la signature du Traité de Versailles afin d’éviter que ces navires soient livrés aux marines des puissances victorieuses.
11 cuirassés, 5 croiseurs de bataille, 8 croiseurs et 25 destroyers de la Hochseeflotte avaient été internés à cet endroit selon les termes de l’Armistice du , et les négociations sur l’avenir des navires se poursuivaient. Craignant qu’ils ne soient partagés entre les marines alliées, le chef de la flotte (le vice-amiral von Reuter) ordonna aux équipes de gardiennage allemandes de les saborder.
Le sabordage fut réalisé le . Pour les sauver, les gardes britanniques des navires réussirent à en échouer quelques-uns sur la plage, mais 52 des 74 navires coulèrent. La plupart des épaves furent renflouées et envoyées à la ferraille ; la grande profondeur, leur position sur le fond et sûrement le manque de rentabilité scellent le sort des sept navires restant. Celles qui restent attirent aujourd’hui les plongeurs.
Le sabordage coûta la vie à 9 soldats allemands.
21 juin 1940 : combats du Chaberton (Campagne de France, front des Alpes).
L’Italie, qui a déclaré la guerre à la France le 10 juin (alors que les Allemands sont aux portes de Paris), ne parvient pas à percer le dispositif français valorisé par des ouvrages de type Maginot. L’artillerie de montagne française réduit au silence par plusieurs coups au but le fort du Chaberton, construit à grand frais pour contrôler le col du Montgenèvre. Au même moment, les négociations de Rethondes commencent en forêt de Compiègne.
21 juin 1940 : dernière défense de Lorient.
Le vice-amiral d’escadre de Penfentenyo, préfet maritime de Lorient, défend le port durant toute la journée puis fait détruire tout ce qui pourrait être utile à l’ennemi avant de se rendre.
21 juin 1942 : l’Afrikakorps reprend Tobrouk (Libye).
30 000 soldats du général Wavel se rendent à Rommel qui est fait maréchal. Wavel est remplacé par Auchinleck (sur ordre de Churchill).
Les forces de l’Axe avaient mené le siège de Tobrouk pendant huit mois en 1941 avant que ses défenseurs, devenus un emblème de la résistance, ne soient relevés en décembre. Les commandants britanniques avaient décidé de ne pas défendre Tobrouk pour la deuxième fois et ses champs de mines avaient été démantelés pour être utilisés dans la « ligne Gazala » à l’ouest. À la mi-1942, la garnison comprenait de nombreuses troupes inexpérimentées et le 15 juin 1942, le nouveau major-général, Hendrik Klopper, de la 2e division sud-africaine en prit le commandement. Un immense stock de fournitures avait été accumulé autour du port pour l’opération Acrobat mais les forces de l’Axe devancèrent l’attaque par la mise en œuvre de l’opération Venise et le début de la bataille de Gazala le 26 mai 1942. La 8e armée est vaincue et repoussée à l’est de Tobrouk, la laissant isolée. Le Premier ministre britannique, Winston Churchill, accorda une grande importance à la valeur symbolique de Tobrouk et il y eut un échange de signaux ambigus conduisant à l’encerclement de la garnison plutôt qu’à son évacuation comme prévu à l’origine.
La Panzerarmee Afrika attaqua Tobrouk avec un soutien aérien massif, pénétra un point faible du périmètre défensif oriental en capturant le port et 33 000 prisonniers, une grande partie de la garnison du périmètre ouest n’ayant pas été impliquée dans les combats. La capitulation était la deuxième plus grande capitulation de l’armée britannique dans la guerre, après la bataille de Singapour (février 1942). La perte de Tobrouk porta un coup sévère aux dirigeants britanniques et précipita une crise politique en Grande-Bretagne. De façon inattendue, la défaite suscita une sympathie supplémentaire des États-Unis pour les Britanniques et l’expédition de fournitures et d’équipements des États-Unis au Moyen-Orient fut accélérée. Rommel persuada les commandants de l’Axe que la logistique militaire capturée à Tobrouk et l’état de désorganisation des forces britanniques permettraient à l’Axe d’occuper facilement l’Égypte et le canal de Suez.
L’opération Herkules, l’invasion de Malte, fut reportée et les forces aériennes de l’Axe soutinrent la poursuite en Égypte à la place, qui fut entravée par des contraintes d’approvisionnement car la Panzerarmee Afrika avança bien plus loin de ses bases. L’avance de l’Axe fut stoppée lors de la première bataille d’Alamein en juillet 1942. Une cour d’enquête britannique fut tenue en contumace en 1942, qui jugea que Klopper était en grande partie irréprochable de la capitulation, tout en attribuant la défaite aux échecs du haut commandement britannique. Seuls sept exemplaires du verdict circulèrent, l’un étant transmis au général Jan Smuts le 2 octobre 1942. Les conclusions furent gardées secrètes jusqu’après la guerre, ce qui n’a guère contribué à restaurer la réputation de Klopper ou de ses troupes.
21 juin 1943 : arrestation de Jean Moulin (Lyon).
Arrêté à Caluire par la Gestapo, le président du Comité National de la Résistance (CNR) est torturé par Klaus Barbie. Il décède le 8 juillet, en gare de Metz, dans le train qui le transfère vers un camp allemand.
21 juin 2006 : décès du général d’armée Michel Poulet.
Saint-Cyrien, légionnaire parachutiste, le général Poulet est mort un soir de fête de la musique à 57 ans, des suites d’un cancer foudroyant. Commandant de compagnie lors de l’assaut de Kolwezi (1978), il commandera plus tard le 2e régiment étranger parachutiste.