mardi 19 mars 2024

CHRONICORUM BELLI du 1er juin


1er juin 987 : Hugues Capet est élu et sacré roi des Francs 

Il a été duc des Francs (960-987), puis roi des Francs (987-996). Fils de Hugues le Grand et de son épouse Hedwige de Saxe, Hugues Capet est l’héritier des puissants Robertiens, une lignée en compétition pour le pouvoir avec la dynastie carolingienne et les grandes familles aristocratiques de Francie aux IXe et Xe siècles, mais, par sa grand-mère paternelle Béatrice de Vermandois, il descend également d’un Carolingien, Bernard roi d’Italie, petit-fils de Charlemagne. Hugues Capet est le premier roi à abandonner le germanique au profit de l’ancien français.

Le moine Richer de Reims écrit qu’Hugues est couronné et sacré le 1er juin. Yves Sassier n’imagine pas qu’on puisse à l’époque sacrer le nouveau souverain dix jours seulement après la mort du Carolingien. Il semble plutôt qu’Hugues ait été acclamé roi par l’assemblée de Senlis (peut-être le 3 juin ou le ) puis couronné et sacré roi le 3 juillet à Noyon. Mais les sources font également mention d’une cérémonie à Reims, d’où l’idée émise de deux cérémonies : une à Noyon (laïque) et l’autre à Reims (religieuse). Finalement, de quoi est-on sûr ? Hugues Capet a été acclamé par l’assemblée de Senlis (quelques jours après la mort de Louis V), puis il a été couronné et sacré, soit à Reims, soit à Noyon, entre mi-juin et mi-juillet de l’an 987.

Portrait de Hugues Capet (941-996) roi de france en 987. Il tient dans la main un globe et un sceptre, symboles de pouvoir. Peinture de Charles de Steuben (1788-1856).

1er juin 1204 : capitulation de la ville de Rouen, qui tombe aux mains du roi de France Philippe-Auguste. La Normandie entre dans le giron de la monarchie française.

La campagne finale pour la conquête de la Normandie commence le , par les prises, en quelques jours, de Pont-de-l’Arche, Roche-Orival, du Neubourg, de Moulineaux et de Montfort-sur-Risle. Ayant remis à plus tard les conquêtes de Rouen, Arques et Verneuil, le roi de France se fait livrer Argentan le  par son défenseur, le Flamand Roger de Gouy. Falaise tombe ensuite après un siège rapide de sept jours, puis Caen tombe aussi sans pratiquement aucun combat. Guillaume Crassus, le sénéchal de Normandie, se réfugie à Rouen. Philippe Auguste le poursuit pour mettre le siège à Rouen vers la fin du mois de mai. Dans le même temps, les Bretons, qui veulent venger la mort d’Arthur, attaquent à l’ouest l’Avranchin. Profitant de la marée propice, c’est le Mont-Saint-Michel qui est d’abord conquis par le feu. Ils font jonction avec les armées françaises à Caen avant de conquérir le reste de l’Avranchin puis le Cotentin2.

Rouen assiégée par les Français est prêt à soutenir un long siège. Les provisions, venues de toute la Normandie, sont assez abondantes pour tenir un long moment, les derniers résistants à l’occupation française sont réfugiés derrière les hautes murailles de la ville et de ses triples fossés. Elle est commandée par Pierre de Préaux, assisté par l’élite des barons du voisinage. Pourtant le 1er , la ville signe un accord avec les Français stipulant la reddition en cas d’échec ou d’absence, de tentatives de secours dans les trente jours suivants ; ce traité concerne aussi les villes d’Arques et Verneuil, investies mais non prises par les troupes royales. La peur que les avantages commerciaux de la ville soient supprimés en cas de résistance trop longue est si forte que la ville préfère se rendre sans combat. Le , avant même la fin du délai, les portes de la ville sont ouvertes et les troupes françaises pénètrent dans Rouen sans résistance de la population.


1er juin 1780 : Naissance du théoricien militaire prussien Carl von Clausewitz

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1er juin 1808 : transformation du Prytanée militaire français

Le collège de jésuites de La Flèche fondé par Henri IV n’était pas militaire. Sa transformation en une institution militaire en 1764 est une conséquence de la création de l’Ecole royale militaire en 1751. Explication : dans la première moitié du XVIIIe siècle, les jeunes gens de la bonne noblesse et de la bourgeoisie fortunée qui se destinaient à la carrière des armes n’entraient pas d’emblée dans l’armée, avant d’avoir reçu une solide instruction générale. Après une instruction élémentaire (souvent par précepteur), ils fréquentaient, aux côtés de congénères qui ne se destinaient pas à la carrière des armes, un collège, soit un collège des universités, soit un collège d’une institution religieuse, jésuites ou oratoriens. Le collège des jésuites de La Flèche était simplement un de ces collèges… En 1751 est créée l’Ecole royale militaire à Paris, pour donner, aux frais de la monarchie, aux gentilshommes pauvres qui se destinaient à la carrière des armes (prioritairement les orphelins et les fils de militaires) l’instruction que leurs moyens financiers ne leur permettaient pas d’acquérir dans des collèges. Or le niveau des élèves est très inégal à l’entrée (du fait qu’il n’y a pas d’examen d’entrée), même si une instruction élémentaire est requise pour postuler. Donc en 1764, la monarchie crée, à La Flèche, une école préparatoire, pour donner aux enfants un enseignement élémentaire avant leur entrée à l’Ecole royale militaire de Paris. Cette école préparatoire est installée dans les locaux de l’ancien collège jésuite de La Flèche (les collèges de jésuites ont été fermés en 1762, après la condamnation de la Compagnie de Jésus par le Parlement de Paris).

Un bon résumé de tout cela se trouve dans : André Corvisier (dir.), Histoire militaire de la France, Paris, PUF, tome 2, 1992, p. 68-75 (chapitre écrit par Jean Chagniot).»   


1er juin 1815 : mort du maréchal Berthier (Allemagne).

Né en 1753, il commence sa carrière comme ingénieur cartographe à l’école du génie de Mézières, fait la campagne de la guerre d’Indépendance américaine avec La Fayette puis ne quitte plus Napoléon jusqu’à la campagne de Russie où il démissionne pour manifester son désaccord. Grand organisateur, il sert principalement en tant que ministre de la guerre ou chef d’état-major de l’empereur. Il est avec La Fayette l’un des rares Cincinnati français. L’ordre des Cincinnati a été fondé en 1783 par George Washington afin d’honorer les aînés des familles les plus méritantes dans le combat pour l’indépendance des États-Unis et notamment les officiers étrangers. Il existe 14 sociétés des Cincinnati (13 américaines et 1 française) toujours actives. Ce sont les plus anciennes sociétés patriotiques américaines. L’appellation fait référence au héros romain Cincinnatus, modèle de l’honnête homme, aussi courageux dans la guerre que dans la paix.


1er juin 1823 : mort du maréchal Louis Nicolas d’Avout (dit Davout).

Cavalier émérite et d’une grande loyauté, il est l’artisan principal des victoires d’Auerstedt et d’Eckmühl. Il n’a jamais perdu de bataille tout en ayant participé à la plupart des campagnes de l’Empire. 


1er juin 1875 : Naissance du sculpteur Paul LANDOWSKI.

En 1916, durant la Première Guerre mondiale, il participe à la bataille de la Somme et reçoit la croix de guerre.

Il est notamment l’auteur :

  • En 1931, du Christ de Corcovado à Rio de Janeiro ;
  • En 1937, du tombeau du maréchal FOCH aux Invalides, ancien chef de corps du 35e RA entre 1903 et 1905 (aujourd’hui 35e RAP) ;
  • Vers 1950, du haut-relief en bronze commémorant la victoire de Narvik ;
  • En 1956, du monument à la gloire de l’Armée française 1914-1918 place du Trocadéro.

Il meurt le 31 mars 1961.


1er juin 1879 : mort au combat du Prince Louis Napoléon (Afrique du Sud).

A 23 ans, le fils de Napoléon III demande avec insistance à être intégré dans les troupes britanniques d’Afrique australe. La reine Victoria l’y autorise et il s’embarque en février. Après un passage au Cap, il est versé dans une unité d’éclaireurs au Natal. Il y arrive au moment où les Britanniques, battus quelques mois plus tôt par les Zoulous, reprennent l’offensive. Le 1er juin, il participe à une mission de reconnaissance à cheval avec quelques hommes dans une région située à environ 50 kilomètres à l’ouest de Dundee. Lors d’une halte au bord d’une rivière, la patrouille est surprise par un groupe de 60 guerriers zoulous. Il meurt, atteint de 17 coups de lance (reçus de face). Le chef zoulou, capturé quelques jours plus tard, confirme que le jeune prince « s’est battu comme un lion ». Sa dépouille est inhumée à Chiselhurst, dans le Kent. Elle sera ensuite transférée à l’abbaye St Michel à Farnborough, dans le sud de l’Angleterre. L’impératrice Eugénie l’a fait bâtir pour que lui et son père y reposent. Une stèle existe aussi dans la chapelle royale de Windsor. L’émotion fut beaucoup plus vive en Angleterre qu’en France.


1er juin 1899 : réception triomphale du commandant Marchand (Paris).

La mission « Congo-Nil » du CBA Jean-Baptiste Marchand est accueillie par une foule en liesse à Paris après sa traversée de l’Afrique, d’Ouest en Est. 6 000 km parcourus en deux ans : une des plus grandes aventures africaines pour l’armée française.


1er juin 1915 : abandon du pantalon rouge au profit de la tenue « bleu horizon ».

Elle remplace également le képi par le casque a été massivement distribué à partir du milieu l’été. Fin 1915, plus de 3,12 millions de casques équipent les poilus.


1er juin 1918 : début de la bataille du Bois Belleau : les Marines américains attaquent les positions allemandes dans l’Aisne.

Elle fut d’une grande importance psychologique, car elle constitue le premier engagement des troupes américaines de l’American Expeditionary Force, placée sous le commandement en chef du général John Pershing, ainsi que le début de la grande contre-offensive alliée du printemps 1918.

Elle se déroula dans le bois situé au sud-ouest de Belleau (Aisne), à proximité de la Marne, entre le 1er et le  et opposa une unité de la Second Indianhead Infantry division américaine, composée du 23rd Infantry Regiment et d’une brigade de Marines placée sous le commandement du général James G. Harbord, aux forces allemandes retranchées dans le secteur de Château-Thierry. Exception faite des combats de la Guerre de Sécession, l’armée US détient-là le triste record du nombre de soldats américains tués dans une seule bataille. Cela, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.

La bataille du bois Belleau est encore considérée aujourd’hui comme le premier engagement majeur et l’événement fondateur de la réputation des Marines. Notons que ces derniers envoient chaque année une délégation à l’occasion du Memorial Day, ainsi que lors de la célébration du 4 juillet, jour de la fête nationale américaine.


1er juin 1939 : naufrage du HMS Thetis (Baie de Liverpool).

Lancé en 1938, le sous-marin britannique coule par 40 mètres de fond après une série d’erreurs : Un des tubes lance torpilles est resté accidentellement ouvert inondant une partie du submersible qui reste échoué malgré toutes les tentatives de renflouement des secours de la Royal Navy. Seuls 4 hommes parviennent à regagner la surface. 99 hommes périssent.

Renfloué, renommé HMS Thunderbolt, il a été coulé le  au large de la Sicile par la corvette italienne Cicogna de la classe Gabbiano, qui ne l’avait pas détecté et avait attaqué avec des grenades sous-marines. Tout l’équipage a été perdu et le Thunderbolt a coulé par 1 350 m de fond


1er juin 1946 : Création du « Brevet Miliaire de Parachutiste »

Le stage dure 2 semaines. La première semaine est consacrée à l’instruction au sol menée par des moniteurs à l’École des troupes aéroportées de Pau.

Au cours de la deuxième semaine, six sauts à ouverture automatique, dits « SOA », sont effectués :

  • 4 de jour, dont l’un avec ouverture du parachute de secours, dit « ventral » ;
  • 2 sauts techniques, généralement répartis comme suit (1 de nuit sans équipements et 1 de jour avec l’ensemble de parachutage individuel).

Cependant, sur décision du commandement, il est possible d’être breveté avec seulement 5 sauts, dont un technique. Les titulaires d’un brevet prémilitaire n’effectuaient que 3 sauts complémentaires de leur brevet PMP, 1 de nuit, 1 avec gaine d’armement et 1 avec ouverture du ventral, soit un total de 7 sauts pour leur brevet parachutiste militaire.

Depuis sa création, plus de 705 000 parachutistes ont été brevetés à l’École des troupes aéroportées de Pau.


1er juin 1954 : Geneviève de Gallard rentre à Paris.

Convoyeuse de l’air et infirmière en Indochine à 28 ans, elle est faite prisonnière lors de la défaite de Dien Bien Phu (7 mai 1954). Son comportement exemplaire au quotidien dans la tourmente du camp retranché fait d’elle une héroïne. Libérée par le Vietnam, elle est célébrée en France et même décorée par le président américain Eisenhower. Elle est Grand-Croix de la Légion d’honneur.


1er juin 2016 : création du commandement Terre pour le territoire national (COM TN). 

Il a été créé le dans le cadre du plan de réorganisation de l’Armée de terre nommé « Au contact ». Il est placé sous l’autorité du major général de l’Armée de terre.

Composé de véritables experts terrestres vis-à-vis de l’interarmées (Terre, Mer, Air) et de l’interministériel, cet état-major traite des questions relatives au déploiement et à l’engagement de l’armée de Terre sur le territoire national, en métropole, mais aussi en outre-mer. Il porte également deux projets stratégiques du Chef d’état-major de l’Armée de terre (France) (CEMAT), propres aux fonctions du général de délégué aux Réserves et de délégué à la Jeunesse pour l’armée de Terre.

Le COM TN pilier de niveau divisionnaire regroupe une vingtaine de commandements du niveau chef de corps, issus de cinq grandes formations : la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris, les formations militaires de la sécurité civile (UIISC1, UIISC 5 et UIISC 7), le 25e régiment du génie de l’air, le Service militaire adapté et Service militaire volontaire en France, soit plus de 19 000 terriens et volontaires employés hors de l’armée de Terre. Le COM TN est installé à l’École militaire de Paris.

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