4 février : sainte Véronique, sainte patronne des photographes et cameramen (ECPAD, DICOD, SIRPA).
Durant la Passion, Véronique (« vraie image ») a osé s’approcher du Christ peinant sous la croix, malgré les soldats qui le gardaient, pour essuyer son visage avec un linge. Celui-ci est resté imprimé sur le tissu.
4 février 1536 : signature d’une alliance franco-ottomane.
L’alliance franco-ottomane, ou alliance franco-turque, est une alliance établie en 1536 entre le roi de France François 1er et le souverain turc de l’Empire ottoman, Soliman le Magnifique. Elle a été mentionnée comme la « première alliance diplomatique non idéologique de ce genre entre un empire chrétien et un empire non chrétien ». Elle cause cependant un certain émoi dans le monde chrétien, et est qualifiée d’« alliance impie », ou d’« union sacrilège de la fleur de lys et du croissant ». Elle subsiste cependant, dans l’intérêt objectif des deux parties.
Cette alliance stratégique et parfois tactique est alors l’une des plus importantes alliances de la France, et dure plus de deux siècles et demi, jusqu’à la campagne d’Égypte, qui voit les troupes napoléoniennes envahir un territoire ottoman en 1798-1801, bien que Bonaparte proclame n’en avoir qu’après les Mamelouks, qui selon lui « ne sont point soumis au Sultan et se sont révoltés contre son autorité ». L’alliance franco-ottomane est également un épisode important des relations entre la France et l’Orient.
4 février 1782 : prise du fort Saint-Philippe-Mahon par Louis de Crillon.
Louis Des Balbes de Berton de Crillon, duc de Mahón, né le à Avignon, alors possession du pape, et mort à Madrid en , est un militaire français du XVIIIe siècle. Après avoir combattu et s’être distingué au sein de l’armée royale française pendant les guerres de succession de Pologne et d’Autriche, ainsi que pendant la guerre de Sept Ans, il entre au service de l’Espagne après qu’on lui a retiré le commandement du Boulonnais, de l’Artois et de la Picardie qu’il avait reçu en 1761.
Au service de Charles III d’Espagne, il prend part à la quatrième guerre anglo-espagnole (1779-1783), puis à la guerre d’indépendance américaine, au cours de laquelle il reprend Mahón et Minorque aux Anglais — ce qui reste son principal fait d’armes — avant d’échouer devant Gibraltar. Comblé d’honneurs en Espagne, il meurt à Madrid en 1796.
En 1782, il est fait lieutenant-général des armées du Roi d’Espagne et capitaine général des armées espagnoles pendant les hostilités entre la Grande-Bretagne et l’Espagne. Il reprend aux Britanniques Mahón et l’île Minorque. Débarqué avec neuf mille Espagnols, il est rejoint par les régiments français de Lyonnais, de Bretagne (qu’il avait commandé), de Bouillon et de Royal-Suédois. À la tête de ce contingent de 12 000 hommes, il débarque à Minorque le et reprend l’île aux troupes anglaises du général James Murray. Le fort Saint-Philippe, dernier rempart des Anglais, capitule le . Il est, en récompense, créé duc de Mahón.
4 février 1804 : les janissaires ottomans font arrêter et tuer 70 notables serbes
« par mesure de rétorsion » dans le but de répandre la terreur (massacre des notables ou massacre des Princes (seča knezova) au contraire détonateur du soulèvement généralisé du peuple et des chefs survivants).
4 février 1812 : prise du fort de Peniscola (Espagne).
Les troupes françaises de Napoléon 1er commandées par le maréchal Louis Gabriel Suchet, s’emparèrent de Peníscola ; après 7 jours de bombardement, le gouverneur remit la place au général français Severoli le .
La population se sentant trahie, prépara une conspiration qui fut découverte. Par ordre du général français, ordre accompagné d’une menace de peine de mort, les habitants durent abandonner la ville et s’installèrent dans les jardins ou à la ville voisine de Benicarló. La mainmise française dura jusqu’en 1814. Pendant cette période, les offices religieux eurent lieu à l’ermitage de Sant Antoni. Les troupes espagnoles commandées par le général Elío bombardèrent intensément la ville, causant des dégâts aux fortifications et au château après l’explosion d’une poudrière. Les vieilles maisons de style gothique, proches du château et qui avaient abrité la cour pontificale, ont été soufflées par cette explosion.
Les troupes napoléoniennes évacuèrent le château le , cédant leur place aux troupes du général Elío. Le dramaturge espagnol Leandro Fernández de Moratín, admirateur des français, était venu se réfugier à Peníscola se croyant à l’abri et a vécu le siège, dont il nous a laissé un récit.
4 février 1868 : naissance de la révolutionnaire irlandaise, la comtesse Constance Markievicz.
La comtesse Constance Markievicz, de son nom de baptême Constance Georgine Gore-Both, est une révolutionnaire et femme politique nationaliste irlandaise née le à Londres et morte le à Dublin.
Issue de l’aristocratie anglo-irlandaise, elle n’était pas prédestinée à prendre la défense des plus pauvres et à adhérer à la cause nationaliste. Elle s’illustre pourtant en prenant les armes pendant l’insurrection de Pâques 1916, à la suite de quoi elle effectue plusieurs séjours en prison. Elle est élue députée au Dáil Éireann en 1918 puis occupe le poste de ministre du Travail dans le gouvernement révolutionnaire irlandais. Pendant la guerre civile irlandaise, elle soutient le camp anti-traité, puis retrouve son siège de députée en 1927 sous l’étiquette du Fianna Fáil avant de mourir peu après.
En raison de son titre de comtesse et de ses opinions, Markievicz est parfois surnommée « la Comtesse Rouge ». Avec Maud Gonne, elle est une des femmes les plus admirées de l’histoire de l’Irlande.
4 février 1872 : naissance du révolutionnaire bulgare Gotsé Deltchev.
Gotsé Deltchev ou Goce Delčev, né Georgi Nikolov Deltchev le à Kilkis et mort le à Banitsa, est un important révolutionnaire bulgare de la Macédoine ottomane du début du XXe siècle. Il était notamment l’un des dirigeants de l’Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne (VMRO), une organisation paramilitaire active en Turquie, à la fin du XIXe et au début du XXe siècle.
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Gotse Delchev est né le 4 février 1872 (ou le 23 Janvier 1872 sur le calendrier julien) à Kilkis, une ville de la Macédoine égéenne, qui faisait alors partie de l’Empire ottoman. Georgi Delchev est né dans une famille bulgare et la ville de Kilkis était habitée principalement par des Bulgares. Delchev a commencé à étudier à l’école primaire uniate de la ville, puis au lycée bulgare pour garçons de Thessalonique — une école de l’exarchat bulgare.
En 1888, sa famille l’envoya à l’école bulgare de Thessalonique, où il organisa une fraternité révolutionnaire secrète. avec le nom de Comités révolutionnaires bulgares macédoniens d’Edirne. Il a également distribué des œuvres révolutionnaires, qu’il a reçues des lycéens.
L’éducation au lycée n’ouvrait pas de grandes perspectives professionnelles, Gotse Delchev suivit son camarade Boris Sarafov et entra à l’école militaire bulgare de Sofia en 1891. Puis la Bulgarie fut un nouvel indépendant, et Delchev fut la première fois enthousiaste. À Sofia, il a rencontré de nombreux jeunes migrants de Macédoine et a construit un vaste réseau qui lui a permis de rencontrer Ivan Hadjinikolov. Ce dernier veut créer une organisation révolutionnaire et Delchev est d’accord avec lui sur tous les détails de l’entreprise. Il promet également de retourner en Macédoine après avoir terminé ses études. Il fut finalement expulsé de l’école en septembre 1894, un mois avant l’obtention de son diplôme, car il appartenait à un cercle socialiste illégal.
Gotsé Deltchev avec son ami Gotse Imov comme soldats bulgares en 1891 à Sofia
Gotsé Dettchev a quitté Sofia pour la Macédoine, où il est devenu professeur et a servi dans le réseau des écoles de l’exarchat bulgare pour propager ses idées révolutionnaires. À cette époque, en 1893, l’organisation révolutionnaire a été fondée à Thessalonique – les comités révolutionnaires bulgares macédoniens-Edirne BMORK. L’année suivante, lors du congrès de Resen, les membres de cette organisation décident d’embaucher dans des instituts prioritaires. À l’automne 1894, Delchev s’installe à Shtip, où il rencontre un autre professeur, Damé Grouev, qui est également à la tête du comité local de l’IMRO. Grâce à Gruev, Gotsé Deltchev est membre de l’association et membre de son équipe.
Le VMRO gagne très vite en popularité, surtout après l’arrivée de Damé Grouev à Salonique où il est inspecteur d’écoles. Sous sa direction, Deltchev voyage dans toute la Macédoine et fonde des comités dans les villes et les villages. Il noue aussi des contacts avec le Comité suprême macédono-andrinopolitain, dont l’objectif déclaré est l’autonomie des régions de Thrace et de Macédoine de la domination ottomane. Cependant, dans les faits, ce comité est étroitement lié à des gouvernements étrangers et provoquait régulièrement des actions terroristes contre les Ottomans afin d’aboutir à une guerre qui permettrait à la Macédoine d’envahir la région. Gotsé Deltchev a d’ailleurs une mauvaise impression du mouvement. Après avoir passé l’année scolaire 1895-1896 à Bansko, Deltchev est arrêté par les Ottomans et emprisonné pendant un mois pour activités révolutionnaires. Il démissionne de son poste d’instituteur et retourne à Sofia à l’automne 1896. Là-bas, il sert de représentant du VMRO avec Guiortché Pétrov.
Gotsé Deltchev reste à Sofia jusqu’en 1902. Son travail de représentant auprès du gouvernement bulgare l’amène à négocier avec de nombreux marchands d’armes et des politiciens peu scrupuleux qui le dégoûtent du système politique bulgare de l’époque. Avec Guiortché Pétrov, il établit également la carte du VMRO, avec ses structures régionales, ses districts et ses polices secrètes. En 1898, il décide également la création de « tchétas » (bandes armées) dans chaque district. Grâce à ses connaissances militaires, il est par ailleurs mis à la tête de tous ces tchétas.
Deltchev s’occupe aussi de l’armement de l’organisation et fait installer une usine de bombes près de Kyoustendil, en Bulgarie. Les bombes sont ensuite acheminées en secret en Macédoine. Il ouvre aussi un atelier de dynamite à Bourgas en 1900. Il se rend à plusieurs reprises en Macédoine et en Thrace, organisant des enlèvements de personnalités.
La question d’un grand soulèvement définitif en Macédoine et en Thrace devient primordiale après 1900, mais divise les membres du VMRO ainsi que les autres organisations similaires. Lors d’un congrès tenu en janvier 1903 à Salonique et auquel Deltchev n’assiste pas, ce soulèvement est programmé pour le printemps de la même année. Cela provoque de longs débats lors d’un autre congrès, tenu à Sofia en mars. L’aile droite du VMRO soutient qu’un tel soulèvement provoquerait une guerre entre la Macédoine et l’Empire ottoman et donc une possible intervention des grandes puissances qui anéantirait la Turquie. L’aile gauche, menée par Gotsé Deltchev, considère que l’entreprise est trop risquée et surtout prématurée. Finalement, Deltchev se plie aux demandes de l’aile droite, mais obtient tout de même un changement de date, et le soulèvement est repoussé à l’été. Il persuade aussi les autres cadres d’utiliser des techniques de guérilla plutôt qu’organiser une insurrection mettant à contribution les populations locales. Deltchev commence alors les préparatifs du soulèvement et teste ses tactiques en détruisant un pont en Macédoine. Il retrouve aussi Damé Grouev, qui vient de sortir de prison, à Salonique, et rencontre diverses personnalités autonomistes. En mai 1903, il se dirige vers le mont Alibotuş où il doit rencontrer des représentants du district de Serrès.
Le 28 avril 1903, des autonomistes et les révolutionnaires macédoniens avaient déjà organisé des attentats à la bombe à Salonique, entraînant l’application de la loi martiale dans la ville et l’arrivée de renforts militaires ottomans dans la région. Ceux-ci retrouvent la trace de Gotsé Deltchev et sont informés de son expédition vers le mont Alibotuş, situé en territoire ottoman. Deltchev meurt le 4 mai 1903 lors d’une embuscade de la police turque près du village de Banitsa, probablement après une trahison de la part des villageois. Son corps est identifié par les autorités de Serrès et enterré dans une fosse commune. Le soulèvement préparé par le VMRO a finalement lieu en août et il a été baptisé « Insurrection d’Ilinden ». Après un certain succès, les combattants sont toutefois rapidement contenus par l’armée ottomane, et le soulèvement est un échec. Deux frères de Gotsé, Mitso et Milan, sont d’ailleurs tués eux aussi par les Ottomans, et un décret de Ferdinand Ier de Bulgarie de 1914 donne une pension à vie à leur père pour le mérite de sa famille.
4 février 1892 : mort au combat du capitaine Ménard (Côte d’Ivoire).
Fils d’un pharmacien de Lunel, il est le frère de Joseph Ménard, il entre à l’École de Saint-Cyr, le , nommé sous-lieutenant d’infanterie de marine le 1er. L’année suivante, il est envoyé avec Louis-Gustave Binger au Soudan avec la mission topographique de Parfait-Louis Monteil, puis muté à Madagascar.
Une nouvelle mission lui est confiée en septembre 1890 par Eugène Étienne, sous-secrétaire d’État aux Colonies. Il devait faire le voyage de Louis-Gustave Binger en sens inverse, en partant de Grand-Bassam en novembre 1890 pour rejoindre le Niger. Il arrive à Kong en mars 1891, y reste deux mois, puis traverse le fleuve Bandama et se dirigea vers le village de Séguéla.
Il est tué au combat le , avec la plupart des membres de sa mission, au cours d’une opération dans le Soudan occidental contre le village de Séguéla, situé dans l’actuelle Côte d’Ivoire, tenu par les rebelles du chef dioula Samory, alors en lutte contre la conquête coloniale française.
4 février 1932 : fin de la bataille de Harbin (Mandchourie).
La défense de Harbin se déroule dans le cadre de l’invasion japonaise de la Mandchourie lorsque l’armée impériale japonaise attaque la ville début 1932.
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Après que le général Ma Zhanshan ait été forcé par les Japonais de se retirer de Tsitsihar durant la campagne de Jiangqiao, il recule vers le nord-ouest avec le restant de ses forces et installe un nouveau quartier-général à Hailun, à partir duquel il tente de continuer à gouverner la province du Heilongjiang. Le colonel Kenji Doihara commence à négocier avec lui dans l’espoir qu’il rejoigne la cause du nouvel État du Mandchoukouo. Ma conserve alors une position ambiguë, continuant de négocier avec les Japonais tout en soutenant le général rebelle Ting Chao.
Ting Chao n’a jamais approuvé l’installation d’un gouvernement fantoche au Jilin par l’armée japonaise du Guandong sous la direction nominale du général Xi Qia. En novembre 1932, avec le colonel Feng Zhanhai, il établit le « gouvernement anti-japonais provincial du Jilin » pour coordonner la résistance militaire. Les autorités civiles et militaires de la province se divisent alors en partisans du « Nouveau Jilin », loyaux au régime de Xi Qia, et partisans de l’« Ancien Jilin », en opposition à celui-ci ; le premier prédominant autour de Harbin et le second prédominant à Harbin même et dans l’arrière-pays au nord et à l’est.
Durant les mois suivant, Ma Zhanshan continue de soutenir Ting Chao, et les deux généraux maintiennent le contact avec Zhang Xueliang et Tchang Kaï-chek, qui leur fournissent très peu d’assistance. Début janvier 1932, afin de forcer Ma Zhanshan à se décider, Doihara demande à Xi Qia d’avancer avec son « armée du nouveau Jilin » pour prendre Harbin, et ensuite d’avancer en direction du quartier-général de Ma à Hailun. Néanmoins, les forces de l’armée d’autodéfense du Jilin, créée par Ting Chao et Li Du, se trouvent entre Xi Qia et Harbin. Ting Chao appelle alors les habitants chinois de Harbin à rejoindre ses garnisons régulières.
Lorsque l’armée de Xi Qia approche de Shuangcheng le 25 janvier, Zhang Xueliang donne l’ordre à Ma Zhanshan et Ting Chao de stopper les négociations, et les combats commencent le 26 au matin. Doihara échoue à intimider les Chinois et son allié Xi Qia subit un sérieux revers face aux troupes de Ting Chao.
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Afin de justifier une intervention directe de l’armée du Guandong en soutien de Xi Qia, le colonel Doihara organise secrètement une émeute à Harbin durant laquelle un Japonais et trois Coréens sont tués. Bien que la majeure partie des forces japonaises s’était retirée du nord de la Mandchourie après l’opération Jinzhou forces, la 2e division, commandée par Jirō Tamon, était retournée à Mukden pour se reposer.
Après avoir reçu l’ordre de se porter au secours de Xi Qia, la 2e division se met en route le jour même de l’incident du 28 janvier à Shanghai. Les troupes sont ralenties par les difficultés de transport dues au climat glacial. Ce délai donne le temps à Ting Chao de s’emparer de l’administration municipale de Harbin et d’arrêter le gouverneur pro-Japonais du Heilongjiang, Zhang Jinghui.
Arrivée de Tsitsihar, la 4e brigade mixte japonaise se déplace vers l’est. Pendant sept jours, les Japonais marchent sous des températures de −30 °C Finalement, ils approchent de Harbin par l’ouest et le sud le 4 février.
Ting Chao combat pendant 17 heures, tandis que les habitants de Harbin assistent à la bataille du haut de leurs toits. Peut-être dans une tentative d’impliquer la Russie, l’artillerie de Ting Chao se poste devant les bureaux du chemin de fer de l’Est chinois contrôlé par les Soviétiques, mais sans effets. L’armée de Ting Chao, faiblement équipée et composée de volontaires civils mal entraînés, se disperse finalement sous le feu des canons et des bombardements aériens japonais. Ting est forcé de se retirer de Harbin et part au nord-est vers la rivière Songhua, poursuivi par l’aviation japonaise. En quelques heures, l’occupation japonaise de Harbin est achevée.
Doihara offre à Ma Zhanshan un million de dollars en or pour rejoindre la nouvelle armée impériale du Mandchoukouo. Tandis que Ting Chao est défait, Ma Zhanshan accepte la proposition le et reprend son poste de gouverneur du Heilongjiang en échange de sa coopération avec les Japonais.
Le , Ting Chao met fin officiellement à la résistance chinoise en Manchourie.
Les jours suivants, Henry Puyi, le dernier empereur de empereur de Chine, déposé en 1911, est nommé président provisoire de l’État indépendant du Mandchoukouo par résolution d’une convention mandchoue réunie à Mukden, dont fait partie Ma Zhanshan. Le lendemain, le 1er mars, le gouvernement du Mandchoukouo nomme Ma Zhanshan au poste de ministre de la Guerre, en plus de son poste de gouverneur provincial.
4-11 février 1945 : conférence de Yalta.
La conférence de Yalta est une réunion des principaux responsables de l’Union soviétique (Joseph Staline), du Royaume-Uni (Winston Churchill) et des États-Unis (Franklin D. Roosevelt). Elle s’est tenue du 4 au dans le palais de Livadia, situé dans les environs de la station balnéaire de Yalta en Crimée. Elle a été préparée par la conférence de Malte du 31 janvier au , où les États-Unis et le Royaume-Uni se sont concertés pour présenter un front uni à Staline sur la planification de la campagne finale contre les troupes allemandes et japonaises et sur la limitation de la progression de l’Armée rouge en Europe centrale. Les buts de la conférence de Yalta sont les suivants :
- adopter une stratégie commune afin de hâter la fin de la Seconde Guerre mondiale ;
- régler le sort de l’Europe après la défaite du Troisième Reich ;
- garantir la stabilité du nouvel ordre mondial après la victoire.
L’objectif principal de Staline est de faire confirmer les résultats de la conférence interalliée de Moscou du esquissant un plan de partage de l’Europe du Sud-Est en « zones d’influence » pour l’après-guerre. Ce sont ces résultats qui, ajoutés à ceux de la seconde conférence de Québec, débouchent sur la « guerre froide ». La version officielle soviétique après la guerre est fondée sur le souci de « préserver l’Union soviétique de futures attaques, comme en 1914 et en 1941, en la protégeant par un glacis territorial et politique ». La diplomatie soviétique œuvre donc pour commencer à la création d’une Pologne dirigée par un gouvernement ami de l’URSS.
Churchill et Roosevelt cherchent à obtenir de Staline la promesse que l’URSS entre en guerre contre le Japon dans les trois mois après la capitulation de l’Allemagne et les deux sont donc prêts à faire des concessions.
Staline négocie d’autant plus en position de force que les troupes soviétiques ne sont plus qu’à une centaine de kilomètres de Berlin.
Par ailleurs, Roosevelt, dont la santé se dégrade, affiche une totale méconnaissance des valeurs morales de son interlocuteur en affirmant : « Si je lui donne tout ce qu’il me sera possible de donner sans rien réclamer en échange, noblesse oblige, il ne tentera pas d’annexer quoi que ce soit et travaillera à bâtir un monde de démocratie et de paix ».
Enfin, les médias et les manuels scolaires présentent souvent cette conférence comme un « partage du monde entre puissants », idée tenace déjà dénoncée dans un article de Raymond Aron, « Yalta ou le mythe du péché originel », dans Le Figaro du 28 août 1968. Cette « image faussée a une double origine. D’une part, elle est le reflet, a posteriori, du partage effectif du monde, survenu à partir de 1947, avec les doctrines antagonistes [Truman pour l’ouest et Jdanov pour l’est], dans le cadre de la Guerre froide. D’autre part, elle exprime le ressentiment de responsables frustrés par leur absence de la conférence [De Gaulle et les exilés de l’est] ou ses résultats ».
4 février 1945 : mort au combat du commandant Edmond Marin la Meslée.
4 février 1958 : livraison du premier porte-avions nucléaire (Newport – États-Unis).
L’USS Enterprise (CVN-65), premier porte-avions à propulsion nucléaire, est livré aux chantiers navals américains de Newport. Il sera retiré du service en fin 2012.
Deuxième navire de surface conçu avec une propulsion nucléaire après le USS Long Beach (CGN-9), sa construction est rapide pour un navire de cette taille et de cette complexité. Mis sur cale le , il est lancé le et entre en service le .
L’USS Enterprise est affecté à la Deuxième flotte des États-Unis à son entrée en service en 1961, puis à la Septième flotte des États-Unis en 1964. En 1994, il réintégre de nouveau la 2e flotte.
Le , il est désigné pour servir de station de suivi et de mesure de la mission Friendship 7 qui est le premier vol orbital américain, accomplie par le lieutenant-colonel John H. Glenn, Jr. dans le cadre du programme Mercury.
Il participe au blocus de Cuba lors de la crise des missiles de Cuba en octobre 1962.
L’USS Enterprise participe fin juillet 1964 à l’opération Sea Orbit, première force navale à propulsion nucléaire à effectuer un tour du monde sans assistance extérieure.
Il opère durant la guerre du Viêt Nam, et d’autres opérations. Son aviation coule des navires de la marine iranienne lors de la bataille des plates-formes pétrolières Sassan et Sirri de 1988. Il participe à la mise en œuvre de la zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Bosnie-Herzégovine pendant l’opération Deny Flight ainsi qu’à celle au-dessus de l’Irak.
Son escadre aérienne embarquée effectue 700 missions en 3 semaines lors de l’opération chassant les Talibans de Kaboul en 2001/2002.
Le , un F/A-18 Hornet réalise le 400 000e appontage mené à bien sur ce navire. Il est le quatrième porte-avions de l’US Navy à atteindre ce cap et le dernier à avoir été retiré du service.
Il est retiré du service actif le 1er à la base navale de Norfolk en Virginie après son 25e déploiement de près de huit mois en Méditerranée et dans le golfe Persique.
4 février 1961 : début de la guerre en Angola contre la tutelle portugaise.
La guerre d’indépendance de l’Angola désigne les conflits qui ont opposé le Portugal à des rébellions indépendantistes de 1961 à 1975. Au terme de ces conflits, l’Angola où les Portugais étaient présents dès le XVe siècle, et qui était une possession portugaise depuis le XIXe siècle, s’émancipe du colonialisme et acquiert son indépendance politique.
Pendant quinze ans, le Portugal tente de regagner le contrôle des territoires perdus à la suite des révoltes de 1960. Les efforts économiques et militaires consentis par la métropole ainsi que les pressions diplomatiques exercées par l’URSS et les États-Unis dans un contexte de décolonisation, expliquent les difficultés rencontrées par la politique portugaise de Salazar. À terme, le Portugal s’avéra incapable de maintenir une présence militaire en Angola, tant pour des raisons économiques et diplomatiques que politiques.
À partir des années 1950, dans un contexte de préparation à la décolonisation de la majorité des pays d’Afrique, l’oppression du peuple angolais par le régime colonial portugais entraîne l’émergence de mouvements anti-coloniaux. Ces mouvements ont été les acteurs majeurs de l’opposition aux colonisateurs portugais, mais ils ne sont pas pour autant unis dans l’effort de décolonisation et s’affrontent durant la guerre d’indépendance. Le MPLA d’Agostinho Neto se voit confronté au FNLA de Holden Roberto et à l’UNITA de Jonas Savimbi. Lorsque le peuple angolais mené par ces différents mouvements conquiert enfin son indépendance en 1975, les tensions entre le MPLA et L’UNITA, alimentées par le contexte international de la guerre froide, donnent lieu à la guerre civile angolaise.