mardi 19 mars 2024

CHRONICORUM BELLI du 4 décembre

4 décembre : Sainte Barbe, patronne des artilleurs, canonniers marins, sapeurs et sapeur-pompiers.

Le 4 décembre est traditionnellement une journée très animée dans toutes les unités du génie et de l’artillerie.


4 décembre 1370 : bataille de Pontvallain (Sarthe). Du Guesclin bat les Anglais et libère ainsi le Maine (nom ancien pour la Sarthe et la Mayenne). 

Au mois de novembre, la situation évolue. Forts de leurs succès et las de leurs chevauchées, les soldats anglais commencent à relâcher leurs efforts. Les chefs de l’armée anglaise se querellent entre eux. Le 1er, après avoir levé une armée en Bretagne et en Normandie, Du Guesclin se lance à l’attaque de l’armée anglaise.

Ayant appris que Robert Knolles et Thomas Granson étaient avec 3 000 hommes sur les bords du Loir, entre Vendôme et Château-du-Loir, le connétable dirige ses troupes vers Le Mans, aux mains des Anglais. La ville ouvre ses portes à l’arrivée des Français. Du Guesclin se dirige ensuite sur Viré-en-Champagne où il reçoit un héraut d’armes envoyé par Thomas Granson qui, certain de la supériorité tactique de l’arc long anglais, voulait profiter de l’absence de Robert Knolles pour demander bataille et récupérer seul les rançons prélevées sur les prisonniers. Le connétable remet à l’envoyé quatorze marcs d’argent, le fait boire et le fait retenir le plus longtemps possible par quelques hommes, afin de prendre les devants avec le gros des troupes. Le soir même, par une pluie battante, il franchit à marche forcée les quarante-huit kilomètres qui le séparent de l’ennemi : l’armée française se dirige vers le sud, traverse la Sarthe au-dessous de Parcé, s’avance vers le sud-ouest, passe entre La Fontaine-Saint-Martin et Courcelles et arrive le lendemain matin dans la plaine du Rigalet, près du bourg de Pontvallain.

Du Guesclin sait qu’il ne faut pas laisser les archers se retrancher, sinon ils seront en mesure de décimer leurs assaillants. À l’aube du 4 décembre, après une heure de repos donnée à ses soldats, Bertrand du Guesclin et ses compagnons chargent, à pied et par surprise, le camp anglais (les chevaux non protégés sont des cibles faciles particulièrement vulnérables aux flèches de l’arc long) et mettent en déroute les troupes de Knolles et Granson. Cependant une centaine d’entre eux résistent pendant qu’un des leurs, Orsèle, rassemble les fuyards dans le bois de Fautreau. Il est surpris par le maréchal d’Audrehem, et les Anglais sont de nouveau bousculés. Le soir, 2 000 Anglais arrivent en soutien et il faut reprendre le combat. L’arrivée opportune d’Olivier de Clisson avec 500 hommes fait tourner l’affrontement à l’avantage des Français. L’armée commandée par le Maréchal de Sancerre, venue de Vendôme, est encore à quelques heures de là quand ce dernier apprend le succès de Pontvallain, il file alors au sud vers le corps anglais de Fitz-Walter, qui se replie au château de Vaas. Fitz-Walter n’a pas le temps de placer son armée, et est sèchement battu par Sancerre.

Bertrand du Guesclin fait soigneusement enterrer ses morts et placer sur leur tombe une croix de bois que les habitants ont toujours renouvelée jusqu’en 1828, époque à laquelle un châtelain voisin des lieux, M. Dubignon d’Angers fait élever un obélisque en pierre qui porte l’inscription suivante : « Ici, après le combat de Pontvallain, en novembre 1370, Bertrand du Guesclin de glorieuse mémoire, fit reposer ses fidèles Bretons. Un ormeau voisin, sous lequel on éleva une cabane pour les blessés, une croix de bois plantée sur les morts ont donné à ce lieu le nom d’Ormeau ou de Croix-Brette. Français, que les dissensions intestines, que les invasions étrangères ne souillent plus désormais le sol de notre belle France. »

Cette défaite des Anglais est due en grande partie à la valeur de Guy XII de Laval ; et le roi Charles V le reconnut lui-même par le don qu’il lui fit de quatre mille livres d’or avec une pension de trois cents livres par mois pour son État.


4 décembre 1642 : mort de Richelieu (Paris).

Bâtisseur de l’Etat, véritable fondateur de la Marine, inventeur de l’Académie française, la France en général et Louis XIII en particuliers doivent beaucoup au Cardinal Duc. Brillant et retors, il est à la fois admiré et haï. Louis XIII apprenant sa mort : « C’est un grand politique de moins ». Corneille : « Qu’on parle mal ou bien du fameux cardinal, ma prose ni mes vers n’en diront jamais rien, il a trop fait de mal pour en dire du bien, il a trop fait de bien pour en dire du mal ».  Mais aussi : « Véritable fondateur de la marine que la France n’avait jamais eue avant lui. Il fut sans doute le premier homme d’Etat français à comprendre l’importance de la puissance navale et donc la nécessité d’avoir une marine de guerre qu’il s’employa à organiser » (E. Taillemite).

Pour redécouvrir le cardinal de Richelieu, lire la dernière biographie d’Arnaud Teyssier, Richelieu, l’aile et la colombe.


4 décembre 1912 : Naissance de Gregory Boyington, pilote de chasse américain du Corps des Marines, titulaire de 28 victoires homologuées dont six en Chine avec le 1st American Volunteer Group. Interprété par Robert Conrad dans la célèbre série « Les Têtes brûlées » entre 1976 et 1978.

D’origine Sioux, Gregory Boyington naît à Cœur d’Alene dans l’Idaho. Il a déménagé avec sa famille dans la ville forestière de Saint Maries à l’âge de trois ans et y a vécu jusqu’à l’âge de douze ans. Il a ensuite vécu à Tacoma, dans l’État de Washington, où il était lutteur au Lincoln High School. Il a effectué son premier vol à St. Maries à l’âge de six ans, avec Clyde Pangborn, qui est devenu plus tard le premier pilote à survoler l’océan Pacifique sans escale.

Après avoir obtenu son diplôme d’études secondaires en 1930, Boyington a fréquenté l’Université de Washington à Seattle, où il a été membre du ROTC de l’armée et a rejoint la fraternité Lambda Chi Alpha. Il faisait partie des équipes de lutte et de natation Husky, et pendant un certain temps, il a détenu le titre de lutte des poids moyens Pacific Northwest Intercollegiate. Il a passé ses étés à travailler à Washington dans un camp minier et dans un camp de bûcherons et avec la Coeur d’Alene Fire Protective Association dans la construction de routes. Il a obtenu en 1934 un baccalauréat en génie aéronautique. Boyington s’est marié peu de temps après l’obtention de son diplôme et a travaillé comme dessinateur et ingénieur pour Boeing à Seattle.

En 1934, Gregory Boyington, diplômé de mécanique aéronautique par l’université de Washington, s’engage comme officier de réserve dans l’artillerie. Il obtient son transfert dans la réserve du corps des Marines le 13 . Le , il est rendu à la vie civile et est embauché chez Boeing.

Après avoir demandé à suivre les cours de pilotage, il est affecté à la base aéronavale de Pensacola pour suivre des cours de pilotage en . Le 1er , il est nommé sous-lieutenant d’active sur la base de Quantico en Virginie. Le , il est promu lieutenant et revient comme instructeur à Pensacola.

Lassé de ses fonctions d’enseignant et attiré par l’aventure, il démissionne du corps des Marines le . Il s’engage aux côtés du général Chennault et de ses Tigres Volants, en Chine, où il est crédité de 6 victoires selon ses notes personnelles, et 4,5 selon le journal de marche de l’unité. C’est lors de ce séjour en Chine qu’il hérite du sobriquet de « Pappy » car il est le pilote le plus âgé. Il montre un tempérament marginal et peu conformiste.

Après l’attaque de Pearl Harbor, il rejoint à nouveau les Marines. Il rompt son contrat avec les Tigres Volants en . En , il est de retour aux États-Unis et réintégré comme major (commandant) de réserve. Il arrive dans le Pacifique Sud en  comme officier-adjoint à la VMF-122. Début , il reçoit le commandement de l’escadrille VMF-214. Cette unité est constituée de pilotes « normaux » ayant terminé leur temps de repos et de jeunes pilotes fraîchement sortis de l’école de pilotage, a contrario de la légende qui dit que les pilotes de cette unité sont des fortes têtes ayant maille à partir avec la justice. Ce mythe sera amplifié par la série télévisée Les Têtes brûlées.

Leur base est située sur l’île de Vella Lavella, dans le Pacifique Sud. Le surnom de l’escadrille est d’abord « The Boyington’s bastards ». Par la suite, en accord avec ses pilotes, il choisit le surnom « The Black Sheep » (les « Brebis galeuses ») ; durant leur premier déploiement de septembre à . L’escadrille est créditée de 127 victoires aériennes homologuées dont 22 sont attribuées à « Pappy ». Les conditions de vie spartiates et le rationnement de l’alcool lui permettent de se consacrer corps et âme à son unité. Il n’y eut jamais de bar et de visites de femmes contrairement à ce que l’on voit dans la série TV.

En , il est abattu et déclaré mort. On lui décerne à titre posthume, la Medal of Honor, la plus haute distinction américaine et on l’élève au rang de lieutenant-colonel. Or, il a survécu au crash de son avion en mer et a été capturé par le sous-marin japonais I-181. Dans un des camps où il est détenu, il rencontre Louis Zamperini qui, pour le distraire, lui récite des recettes de cuisine italienne.

Libéré 20 mois plus tard, il reçoit sa décoration des mains du président Harry Truman le . Il est rendu à la vie civile le 1er. En vertu d’une loi autorisant le détenteur de la plus haute distinction nationale à prendre sa retraite dans le grade supérieur, il est nommé colonel.


4 décembre 1914 : Apollinaire s’engage dans l’armée.

Figure surprenante et attachante de la poésie française, Wilhelm Apolinary de Kostrowicki est né à Rome d’une mère française (d’origine russo-polonaise) et d’un père italien (officier). D’une très grande créativité, il est probablement à l’origine de nombreux courants artistiques avant-gardistes (cubisme, surréalisme…). Désireux de combattre pour la France, il demande sa naturalisation et s’engage dans l’artillerie. Il est blessé par un éclat d’obus à la tempe au bois des Buttes (près du Chemin des Dames) le 17 mars 1916. Affaibli, il meurt des suites de la grippe espagnole le 9 novembre 1918 et est enterré le 11 novembre.

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4 décembre 2011 : un drone américain RQ-170 contraint de se poser en Iran

Le drone furtif opérant pour le compte de la CIA  à 200 km à l’intérieur de l’Iran tombe pour une raison encore inconnue entre les mains des Iraniens. Issu d’une technologie de pointe (utilisée pour le bombardier B-2) le RQ-170 couterait 6 millions de dollars pièce. Panne fatale selon les Américains, prise de contrôle à distance selon les Iraniens, sa capture représente un coup dur. Le RQ-170 est  aussi baptisé « la bête de Kandahar ».

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