vendredi 29 mars 2024

CHRONICORUM BELLI du 19 mars

19 mars 1799 : début du siège de Saint Jean d’Acre (Syrie).

Le rêve oriental de Bonaparte meurt devant Acre. Il a jusqu’à présent remporté une série de victoires (Pyramides, Mont Thabor) mais après 2 mois de siège de la ville et quelques 11 assauts infructueux, Bonaparte se repliera. La ville assez peu fortifiée selon les normes de l’époque est cependant remarquablement défendue par le Pacha Djezzar qui se fait conseiller par le colonel d’artillerie Antoine de Phelippeaux (condisciple de Bonaparte à l’école royale militaire de Paris en 1785 puis émigré passé au service de la Grande-Bretagne) et le capitaine de vaisseau britannique Sidney Smith.


19 mars 1807 : début du siège de Dantzig (actuelle Gdansk – Pologne).

Le siège de Dantzig (actuelle Gdańsk) débute le  pendant la guerre de la Quatrième Coalition entre l’armée française du maréchal François Joseph Lefebvre et la garnison prussienne et russe combinée, commandée par le maréchal Friedrich Adolf von Kalckreuth. Il se termine par la reddition des assiégés le .

Dantzig occupe une importante position stratégique dans le théâtre polonais des opérations de la guerre. Situé à l’embouchure de la Vistule, c’est un important port fortifié de 60 000 d’habitants qui représente une menace directe sur l’aile gauche de l’armée française. La ville s’étend dans les terres prussiennes, derrière l’armée française qui s’est avancée vers l’est.

C’est une tête de pont pour les troupes alliées, susceptibles d’ouvrir un nouveau front sur les arrières de l’armée française. Il est difficile d’attaquer Dantzig, seulement accessible par l’ouest. Toutes les autres directions sont fermées par la Vistule au nord, ou des marécages au sud et à l’est. En outre, Dantzig a de précieuses ressources (poudre, grain, eau de vie, etc.) qui représentent un grand intérêt pour la Grande Armée afin de pouvoir s’avancer plus à l’est.

Dans une lettre datée du , Napoléon ordonne au maréchal Lefebvre : « Votre gloire est liée à la prise de Danzig : vous devez vous y rendre. »

L’ordre est donc de prendre la ville. Le maréchal Lefebvre est aidé des généraux Chasseloup-Laubat, qui commande le génie, et Baston de Lariboisière, qui commande l’artillerie. Tous deux sont de véritables spécialistes dans leurs domaines respectifs. Le général Drouot est le chef d’état-major. Le 10e corps de Lefebvre comprend deux divisions polonaises sous les ordres de Dombrowski, un corps de Saxe, un contingent de Bade, deux divisions italiennes et environ 10 000 fantassins français, au total environ 27 000 hommes et 3 000 chevaux.

Dantzig est tenu par 11 000 hommes sous le commandement du général prussien Friedrich Adolf von Kalckreuth et protégée par 300 canons.

Le , les ordres de Napoléon suivent d’encercler la ville, alors le général français Schramm mène 2 000 fantassins sur la rive nord de la Vistule, au-delà du fort périphérique de Weichselmunde (actuellement Wisłoujście), situé au nord de la ville. Le  le sol est suffisamment dégelé pour commencer à creuser des tranchées de siège, un deuxième fossé commencé le  est terminé le , un troisième est terminé le . Après la prise de la forteresse de Schweidnitz en Silésie par Vandamme le , de grands canons de siège sont transférés, et arrivent devant Dantzig le . Le , les batteries françaises ouvrent le feu.

Entre le  et le , les Russes tentent d’amener des renforts dans la ville. Transportés par 57 barques de transports et protégé du Falcon, un sloop britannique et d’un navire de ligne suédois, 8 000 hommes menés par le général Nikolaï Kamenski tentent de débarquer. En raison du retard du navire suédois qui transporte 1 200 hommes, Kamenski a été retardé dans ses opérations. Cela laisse suffisamment de temps à Lefebvre pour renforcer ses positions, et les troupes russes sont repoussées. Une corvette britannique, le HMS Dauntless de 18 canons, tente à son tour d’apporter 150 barils de poudre par le fleuve, mais s’échoue et est abordée par des grenadiers français.

Après l’échec des renforts, le siège et le travail de sape continuent. Le  le 8e corps de Mortier arrive, ce qui permet aussitôt de donner l’assaut au Hagelsberg. Voyant que toute résistance est désormais inutile, Kalkreuth demande à capituler dans les mêmes termes que ceux accordés par les Prussiens aux Français au siège de Mayence en 1793. Désireux de mettre rapidement un terme à ce siège, alors que l’été, la saison des batailles, approche et que ses troupes ont d’autres objectifs, Napoléon se montre très généreux, et un accord est conclu permettant aux assiégés de se rendre tambours battant, étendards en tête, avec tous les honneurs de guerre.

Dantzig capitule le . Napoléon commande alors le siège du fort voisin de Weichselmünde, mais Kamenski et ses troupes se sont enfuis, et la garnison capitule à son tour peu après. Pendant le siège, les assiégés ont perdu environ 11 000 hommes, alors que les Français n’en ont perdu que 400.

Parmi ceux-ci, Charles Ferdinand Théodore de Vassinhac d’Imécourt (1785-1807), aide de camp du maréchal Lefebvre, trouve la mort à l’âge de 21 ans dans des circonstances mal élucidées.

En récompense des services rendus par Lefebvre, Napoléon lui accorde, par une lettre adressée au Sénat le , le titre de « duc de Dantzig », mais il ne l’en informe pas directement, faisant simplement savoir au maréchal le  : « Je suis […] très satisfait de vos services, et j’ai déjà pris les dispositions qui le prouvent, que vous découvrirez quand vous lirez les dernières nouvelles de Paris, qui ne vous laisseront aucun doute quant à ma considération. »

Lors des 8e conventions du génie en mai 2008, la bataille de Dantzig est devenue « fête d’arme » pour tout le personnel du génie français, à l’initiative du général de division Jean-Pierre Tésan, commandant l’école supérieure et d’application du génie (ESAG) d’Angers.


19 mars 1849 : Naissance d’Alfred von Tirpitz

militaire et homme politique allemand. Avec le titre de Großadmiral, il est à l’origine de la Marine impériale allemande qui a pris part à la Première Guerre mondiale.


19 mars 1912 : Naissance d’Adolf Galland

Général de division aérienne et as de la chasse allemande durant la Seconde Guerre mondiale, il est issu d’une famille française d’origine huguenote. En 1932, il intègre l’école de pilotage de l’aviation civile. L’année suivante, il suit des cours de pilote de chasse en Italie. Il doit son faciès particulier à un accident lors d’un entrainement de voltige en 1935. Rendu inapte au vol, il triche aux examens médicaux et réussit à reprendre du service durant la guerre d’Espagne. Il remporte ses 3 premières victoires en mai 1940. A la fin de la guerre, son tableau de chasse s’élève à 104 victoires officielles. Il en totaliserait une trentaine de plus si celles acquises lors de ses interdictions de vol avaient été prises en compte. Limogé par Göring, en janvier 1945 de son  poste de général de la chasse, il prend alors la tête du Jagdverband 44 doté de Messerschmitt 262 à réaction. Après la guerre, il continue de travailler dans le domaine de l’aéronautique. Adolf Galland est l’auteur de Jusqu’au bout sur nos Messerschmitt et  Les premiers et les derniers, de plus il apparait comme conseiller technique dans le générique du film La bataille d’Angleterre. Il est mort le 9 février 1996.


19 mars 1944 : Mort du général Édouard de Castelnau, chef d’état-major des armées durant la Grande Guerre.

Tout au long de la Grande Guerre, pour des raisons politiciennes, le gouvernement l’écartera du commandement en chef et le privera après l’Armistice du bâton de maréchal que l’opinion publique réclamait pour lui.

La promotion ESM 198 (2011-2014) porte le nom de « Castelnau » pour rendre hommage au général et à son fils Xavier, mort pour la France en 1914.


19 mars 1945 : entrée des forces françaises en Allemagne.

La 6e Cie du II/4RTT est la première unité française à franchir la rivière Lauter (qui marque la frontière entre la France et l’Allemagne) et s’empare du village de Scheibenhardt. Unité de l’armée d’Afrique, le 4e régiment de tirailleurs tunisiens s’est déjà distingué lors des combats du Belvédère et dans les âpres combats des Vosges à l’hiver 1944.


19 mars 1962 : cessez le feu en Algérie.

La guerre d’Algérie s’achève officiellement ce jour-là, même si de très nombreuses exactions sont commises après la signature du cessez-le feu.


19 mars 1982 : occupation de l’île britannique de Géorgie du Sud par des Argentins.

Une quarantaine de ferrailleurs argentins débarquent à San Pedro pour démanteler les restes d’un cargo ayant servi d’usine baleinière. Peu après, ils hissent le drapeau argentin provoquant l’indignation des autorités britanniques locales qui télégraphient immédiatement à Londres. Les îles de Géorgie du Sud sont gérées par Port Stanley, chef-lieu des îles Falkland (situées à 1 300 km de San Pedro).


19 mars 1997 : mort de Jacques Foccart (Paris).

Résistant, officier de réserve au SDECE, secrétaire général du RPF puis des Affaires Africaines et Malgaches, il est le Monsieur Afrique du général de Gaulle puis de Pompidou de 1959 à 1974. Il fut aussi cofondateur du SAC (service d’action civique). Considéré parfois comme l’un des personnages les plus puissants de la Ve République, il s’est avant tout singularisé par son rôle dans le processus de décolonisation en Afrique.


19 mars 2003 : début de l’invasion américaine en Irak.

Officiellement, pour soi-disant éliminer les stocks irakiens d’armes de destruction massive, cette deuxième campagne anglo-saxonne s’est achevée en décembre 2011. Aucune de ces armes n’a été trouvée, mais Saddam Hussein a été arrêté puis exécuté par pendaison le 30 décembre 2006. Cette invasion, basée sur un mensonge, s’avère être un désastre géostratégique qui a couté la vie à près de 500 000 Irakiens et engendré le groupe terroriste État Islamique (« Daech »).

Télécharger les rapports américain et britannique

Discours de démission du ministre britannique des relations avec le Parlement Robin Cook (17 mars 2003). Il est décédé d’une hypertension cardiaque le 6 août 2005.

Bombardement de Badgad


19 mars 2011 : début de l’intervention militaire en Libye.

La résolution 1973 de l’ONU instaurant une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye, la France déploie l’opération Harmattan. Malgré son efficacité militaire, cette opération otanienne, qui se terminera le 31 octobre 2011, s’avère être également un désastre politique et géostratégique. 

Crédit : EMA.
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